Le chiisme duodécimain, religion officielle et majoritaire
Depuis l’instauration sous la contrainte du chiisme duodécimain (ou ja’fari) comme religion officielle de l’Etat iranien par Ismaïl Ier en 1501, le chiisme s’est largement répandu au sein de la nation iranienne. Représentant aujourd’hui entre 80 et 90% de la population, selon les sources, l’Iran est toujours le seul Etat à être officiellement chiite. A titre de comparaison, le chiisme représente 10 à 15% des musulmans dans le monde.
Le chiisme duodécimain est parfois surnommé par les sunnites le « chiisme iranien », ce que récusent les Iraniens. Cette dénomination est le résultat de plusieurs siècles de particularismes et d’indépendance de l’Iran vis-à-vis de l’islamisation et des mondes arabes et ottomans voisins. D’une part parce que la langue arabe ne s’est pas imposée en parallèle de l’islam au moment de la conquête (VIIe-VIIIe siècles ap. J.C.). Contrairement aux langues parlées dans les autres régions en cours d’islamisation, le persan a su résister face à l’arabe et demeurer la langue du quotidien, de la politique et de la poésie, tandis que l’arabe n’était adopté que pour la religion. D’autre part parce que la dynastie Safavide a adopté le chiisme comme religion officielle en partie en opposition à l’Empire ottoman sunnite voisin, séparant définitivement l’Iran du reste du monde musulman. Mais il ne faut pas oublier pour autant qu’en 1501 peu de Perses étaient chiites, et que l’instauration du chiisme comme religion officielle relevait d’une décision politique plus que d’une réalité populaire.
Sunnisme
Les musulmans sunnites, essentiellement Kurdes, Turkmènes, Baloutches et Arabes représentent entre 9 et 15% de la population. Les sunnites sont plutôt implantés dans les zones frontalières de l’Iran et au niveau du Golfe persique, mais il existe également quelques petites communautés sunnites dans le centre-est du pays.