Takht-e Suleiman et le proche Zendan-e Soleiman comptent parmi les trésors archéologiques les plus fascinants de l’Iran. Situés dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, ces sites anciens offrent un mélange unique d’importance historique, religieuse et architecturale, faisant d’eux une partie essentielle du riche patrimoine culturel iranien. Takht-e Suleiman, situé au nord-ouest de l’Iran, dans la ville de Takab, entre Tabriz et Zanjan, s’étend au cœur d’une région de montagnes volcaniques. Ce site abrite un grand sanctuaire zoroastrien, le temple du feu d’Azar Goshnasb, érigé par les Sassanides et détruit à la fin de leur époque, avant de retrouver une nouvelle vie sous les Ilkhans (Mongols). Il comprend également un temple dédié à Anahita, divinité de l’eau, datant de la période sassanide (VIe et VIIe siècles).
Takht-e Soleiman : Un Joyau Historique et Spirituel
Takht-e Soleiman, signifiant « Trône de Salomon », est un site archéologique d’une grande importance historique et spirituelle. Ancien centre religieux et politique de l’Empire sassanide (224–651 ap. J.-C.), il fut le principal sanctuaire du zoroastrisme, la religion d’État de la dynastie. Ce lieu abritait l’Azargoshnasb, l’un des trois grands temples du feu de la Perse antique, où les rois sassanides accomplissaient des rituels sacrés et légitimaient leur règne par la bénédiction divine.
Situé sur une plate-forme ovale fortifiée, le site s’élève à environ 60 mètres au-dessus de la vallée environnante et s’étend sur 350 mètres sur 550 mètres. Son cœur est marqué par un lac artésien aux eaux riches en minéraux, dont les dépôts calcaires ont progressivement formé la base sur laquelle reposent les principales structures du complexe. L’enceinte fortifiée comprend des murs épais, des tours de défense, un temple central et diverses structures palatiales, témoignant du raffinement architectural des Sassanides.
En 624 ap. J.-C., Takht-e Soleiman fut ravagé par l’empereur byzantin Héraclius lors de son invasion de l’Empire sassanide. Malgré cette destruction, le site conserva son importance à travers les siècles. Sous la dynastie mongole des Ilkhanides (XIIIe-XIVe siècle), il fut réinvesti et enrichi d’édifices additionnels mêlant influences islamiques et sassanides. Aba Qakhan, neveu de Hulagu Khan, y fit construire une mosquée sur les ruines du sanctuaire, dont il ne subsiste aujourd’hui que des fragments de carreaux ornés de reliefs et de calligraphies, conservés au musée Reza Abbasi de Téhéran.
Takht-e Soleiman, témoin de siècles de spiritualité et d’occupation continue, a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en juillet 2003, confirmant ainsi son rôle fondamental dans l’histoire religieuse et architecturale de l’Iran.
Zendan-e Soleiman | Le prison de Salomon
À environ trois kilomètres à l’ouest de Takht-e Soleiman se dresse Zendan-e Soleiman, ou « Prison de Salomon », une formation géologique naturelle remarquable. Ce volcan éteint, en forme de cône creux, possède un cratère au sommet qui abritait autrefois une source sacrée. Avec le temps, l’eau s’est retirée, laissant derrière elle une chambre vide, ajoutant une dimension mystérieuse et légendaire au site.
Les fouilles archéologiques révèlent que Zendan-e Soleiman était un lieu de culte dès le premier millénaire av. J.-C., bien avant l’ère sassanide. Utilisé par les Mèdes, puis par les Achéménides et les Sassanides, il servait de site de rituels religieux. Les vestiges de sanctuaires et de petits temples autour du cratère témoignent de son importance spirituelle, où des offrandes et des cérémonies étaient dédiées aux divinités de l’eau et du feu.
La légende raconte que le roi Salomon y emprisonnait des monstres, d’où son nom. Selon certaines traditions, il aurait fait creuser un bassin, qui existerait encore aujourd’hui. Un manuscrit arménien du IVe siècle mentionne ce lieu en lien avec Jésus et Zoroastre, tandis que plusieurs historiens de la période islamique font également référence à ce bassin sacré.
S’élevant à environ 100 mètres au-dessus des terres environnantes, Zendan-e Soleiman demeure un site chargé d’histoire et de mysticisme, où se mêlent réalité archéologique et mythes ancestraux.
Zendan-e soleyman, Takab, Iran
Importance Culturelle et Historique
Takht-e Suleiman et Zendan-e Soleiman représentent collectivement une continuité des traditions religieuses en Iran, des croyances pré-zoroastriennes à l’apogée du zoroastrisme sous les Sassanides, puis aux influences islamiques introduites par les Mongols. Les vestiges architecturaux témoignent de techniques avancées d’ingénierie, en particulier en matière de gestion de l’eau et de fortification.
Leur association avec des légendes—telles que la croyance selon laquelle le roi Salomon aurait emprisonné des démons dans Zendan-e Soleiman—ajoute encore au mysticisme du lieu. Bien que ces récits soient mythiques, ils contribuent à la préservation de l’importance culturelle de ces sites à travers les siècles.
Préservation et Tourisme
Aujourd’hui, Takht-e Suleiman est une attraction touristique majeure, attirant aussi bien les amateurs d’histoire que les archéologues et les pèlerins. Des efforts de l’UNESCO et des autorités iraniennes visent à préserver ses structures délicates et à prévenir la dégradation environnementale. Les visiteurs peuvent explorer les ruines, admirer la beauté surréaliste du lac et s’immerger dans les couches historiques profondes du site.
Zendan-e Soleiman, bien que moins visité, reste une destination intrigante pour les aventuriers et chercheurs intéressés par les pratiques religieuses anciennes et les merveilles géologiques.
Comment se rendre a Takht-e Soleiman
En voiture ou taxi privé
Depuis Téhéran, Takht-e Soleiman se trouve à environ 7 à 8 heures de route (environ 600 km). Vous pouvez louer une voiture ou prendre un taxi privé depuis Zanjan, ou Tabriz , qui sont plus proches (environ 3 à 5 heures de route).
En bus ou transport public
Il est possible de prendre un bus depuis Téhéran, Tabriz ou Urmia en direction de Takab, la ville la plus proche de Takht-e Soleiman (environ 45 km). Depuis Takab, vous devrez prendre un taxi local pour rejoindre le site.
Meilleur moment pour visiter
La meilleure période pour visiter Takht-e Soleiman est au printemps (avril-juin) et en automne (septembre-octobre), lorsque le climat est agréable. En hiver, la région peut être difficilement accessible en raison de la neige.
Pensez à vérifier l’état des routes et à prévoir suffisamment de temps pour explorer ce site fascinant !
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