Le Golfe Persique, une mer épicontinentale située au sud-ouest de l’Asie, est une région d’une importance géopolitique, historique et économique majeure. Bordé par l’Iran au nord et par plusieurs pays arabes au sud, il s’étend sur environ 990 km de long et entre 56 km et 370 km de large, reliant le Moyen-Orient à l’océan Indien via le détroit d’Ormuz.

Le golfe Persique est une voie navigable qui s’étend le long de la mer d’Oman, entre l’Iran et la péninsule Arabique. Il couvre une superficie de 237 473 km², ce qui en fait le troisième plus grand golfe au monde, après le golfe du Mexique et le golfe d’Hudson. À l’est, il est relié à l’océan Indien et à la mer d’Arabie par le détroit d’Ormuz et la mer d’Oman.

 

ile de hengam

 

Le golfe Persique est bordé par plusieurs pays : l’Iran, Oman, l’Irak, l’Arabie saoudite, le Koweït, les Émirats arabes unis, le Qatar et Bahreïn. Les rives nord du golfe appartiennent entièrement à l’Iran. En raison de ses riches ressources pétrolières et gazières, ainsi que de l’importance stratégique de ses eaux et de ses rivages, cette voie navigable revêt une importance capitale sur la scène internationale.

 

Une Histoire Riche et Ancienne

Le Golfe Persique a joué un rôle crucial dans l’histoire mondiale. Dès l’Antiquité, il était une voie maritime essentielle pour le commerce entre les civilisations mésopotamienne, perse et indienne. L’Empire achéménide, fondé par Cyrus le Grand au VIe siècle avant J.-C., contrôlait cette région stratégique. Plus tard, Alexandre le Grand et les empires islamiques, tels que les Abbassides, y ont consolidé leur influence.

Pendant l’époque moderne, les puissances coloniales européennes, notamment le Portugal, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, ont convoité cette région en raison de sa position stratégique et de ses ressources naturelles. Aujourd’hui, elle reste au cœur des tensions géopolitiques entre les puissances mondiales et régionales.

 

Géologie du golfe Persique

Le golfe Persique est une région clé en raison de ses vastes réserves de pétrole et de gaz. Il abrite certaines des plus grandes réserves pétrolières au monde, notamment en Arabie saoudite, en Iran, au Koweït et aux Émirats arabes unis. Le détroit d’Ormuz, qui relie le golfe Persique à l’océan Indien, constitue un passage maritime stratégique par lequel transite environ 20 % du pétrole mondial. Cette richesse énergétique attire l’attention des grandes puissances telles que les États-Unis, la Chine et l’Union européenne, qui entretiennent des relations complexes avec les pays de la région. Par ailleurs, les tensions entre l’Iran et les États du Golfe, ainsi que les conflits régionaux, influencent la stabilité de cette zone hautement stratégique.

Sur le plan géologique, les scientifiques estiment que la formation primitive du golfe Persique remonte à environ 500 000 ans, le long des plaines du sud de l’Iran. Au fil du temps, en raison des transformations internes et externes de la Terre, il a progressivement pris sa forme actuelle. Le golfe Persique, ainsi que son prolongement nord-ouest aujourd’hui comblé par les dépôts des fleuves mésopotamiens, est le vestige d’un ancien bassin sédimentaire bien plus vaste, orienté du nord-ouest au sud-est, ayant existé durant une grande partie de l’histoire géologique.

À l’origine, cette mer était si vaste qu’à la fin de la troisième période géologique, une grande partie des plaines de Borazjan, Behbahan et du Khuzestan en Iran était submergée jusqu’aux monts Zagros. Dans ce bassin, d’énormes quantités de sédiments se sont accumulées, principalement du calcaire et des marnes (mélange de boues calcaires et silicatées), ainsi que des évaporites et de la matière organique. Ces dépôts ont progressivement donné naissance aux vastes ressources pétrolières qui font aujourd’hui la richesse énergétique de la région.

Climat du golfe Persique

Le climat du golfe Persique est sec et subtropical. Les températures estivales y sont très élevées, atteignant parfois 50 degrés Celsius, entraînant un taux d’évaporation supérieur à l’apport en eau. En hiver, bien que les températures restent généralement douces, elles peuvent chuter jusqu’à 3 degrés Celsius dans les régions nord-ouest du golfe.

En plus de sa forte salinité, le golfe Persique abrite environ 200 sources d’eau douce sous-marines et 25 sources d’eau entièrement douce situées sur ses rives, toutes issues des monts Zagros en Iran. L’eau douce pénétrant dans le golfe provient principalement du ruissellement des montagnes Zagros en Iran, ainsi que des massifs montagneux de Turquie et d’Irak.

Parmi les principaux fleuves se jetant dans le golfe Persique, on trouve l’Arvand, le Karun, le Jarahi, le Mand, le Dalaki et le Minab, dont la plupart prennent leur source dans les monts Zagros. En revanche, sur la côte sud, les apports en eau douce sont très limités, favorisant l’accumulation de sédiments riches en carbonate dans cette zone.

 

Ancienne carte du golfe Persique Ancienne carte du golfe Persique – 1748

 

En raison de son caractère semi-fermé, l’influence de l’océan Indien sur le golfe Persique reste faible, ce qui entraîne une vitesse de circulation des courants sous-marins et horizontaux particulièrement lente, d’environ 10 cm par seconde. La salinité plus élevée du golfe Persique par rapport à celle de l’océan Indien engendre un mouvement d’eau en provenance de l’océan vers le golfe, créant un courant qui longe la côte iranienne et suit un sens inverse des aiguilles d’une montre.

 

Îles iraniennes du golfe Persique

Le golfe Persique compte de nombreuses îles, dont certaines sont de faible importance tandis que d’autres jouent un rôle stratégique dans l’économie du pays. La majorité des îles les plus importantes de cette région appartiennent à l’Iran, notamment Qeshm, Kish, Khark, Abu Musa, Tonb-e Bozorg, Tonb-e Kuchak, Ormuz et Lavan.

Parmi les îles du golfe Persique, plus de 30, qu’elles soient habitées ou non, relèvent de la souveraineté iranienne. Certaines de ces îles sont périodiquement submergées en raison des marées. Bien qu’inhabitées, elles revêtent une importance mondiale particulière, car elles servent d’habitats aux coraux, aux nids d’hirondelles de mer et de tortues, ainsi qu’aux oiseaux migrateurs. La plus grande île du golfe Persique est Qeshm.

 

🏝️ Île de Qeshm

L’île de Qeshm, la plus grande île du golfe Persique, est située au large de la côte sud de l’Iran et est connue pour ses paysages naturels époustouflants, son riche passé historique et son patrimoine culturel unique. S’étendant sur environ 1 500 kilomètres carrés, elle abrite des formations géologiques remarquables, comme le canyon de Chahkooh, les forêts de mangroves de Hara et la fascinante vallée des Étoiles. L’île est également le siège du Géoparc de Qeshm, inscrit à l’UNESCO, qui met en valeur sa biodiversité et ses impressionnantes formations rocheuses. Son histoire remonte à plusieurs millénaires, avec des traces de civilisations anciennes, des routes commerciales historiques et des sites emblématiques tels que les châteaux portugais et les villages traditionnels Bandari. Les visiteurs peuvent explorer ses marchés animés, découvrir l’artisanat local, notamment la construction des bateaux traditionnels Lenj, et profiter de l’hospitalité chaleureuse de ses habitants. Qeshm est aussi une destination prisée pour l’écotourisme, offrant des activités telles que l’observation des dauphins, la plongée et l’exploration de grottes cachées. Avec son mélange unique de beauté naturelle et de richesse culturelle, l’île de Qeshm est un trésor méconnu du Moyen-Orient, attirant les voyageurs en quête d’aventure et d’authenticité.

En savoir plus : Guide de voyage de L’île de Qeshm

 

ile de qeshm Golfe PersiqueA gauche : laft, Qeshm  | A droite : une fille de Qeshm

 

🏝️ Île d’Ormuz

L’île d’Ormuz est une petite perle du golfe Persique, célèbre pour ses paysages enchanteurs et ses couleurs fascinantes. Avec son atmosphère unique et sa culture singulière, elle donne l’impression de pénétrer dans un tout autre monde. Surnommée la « terre des couleurs et des merveilles« , Ormuz offre des panoramas spectaculaires, alliant sols aux teintes éclatantes, formations rocheuses extraordinaires et une architecture pittoresque. Son histoire captivante ajoute encore à son charme, faisant de cette île un véritable joyau à découvrir.

Fait étonnant, le sol d’Ormuz se décline en soixante-dix nuances différentes et possède des propriétés curatives. Il s’agit même d’un sol comestible, ce qui en fait l’une des curiosités les plus intrigantes de l’île. Au XIVᵉ siècle, Ormuz comptait environ 7 000 habitants et était une ville florissante située à l’embouchure de la rivière Minab, reconnue comme un centre commercial majeur. Lorsque les Mongols envahirent l’Iran il y a environ 700 ans, Ormuz était encore une ville prospère sur la côte. Face à cette menace, son quinzième souverain et ses habitants fuirent d’abord vers l’île de Kish, avant de s’installer à Laron.

D’une superficie de 42 kilomètres carrés, Ormuz est une île ovale en forme de dôme, située à l’entrée du golfe Persique, à seulement 2 kilomètres de Bandar Abbas. Sa position stratégique lui vaut le surnom de « clé du golfe Persique« . Tout comme Qeshm, Ormuz a joué un rôle crucial dans le commerce et la géopolitique de la région. Parmi ses merveilles naturelles, on trouve des montagnes aux couleurs chatoyantes, des falaises sculptées par des millions d’années d’érosion, des formations de sel spectaculaires et, surtout, son célèbre sol rouge. Visiter l’île d’Ormuz, en particulier pendant les saisons plus fraîches, est une expérience inoubliable. Ne manquez pas d’ajouter cette destination à votre liste de voyages : ses paysages époustouflants vous laisseront sans voix.

 

L'île de HormuzÎle d’Ormuz, Iran

 

🏝️ Île de Kish

L’île de Kish, souvent surnommée la perle du golfe Persique, s’étend sur une superficie de 90 km² (36 miles carrés). Elle est réputée pour être l’une des plus belles stations balnéaires du Moyen-Orient et du golfe Persique. Contrairement au reste de l’Iran, Kish bénéficie de lois plus souples, ce qui en fait une destination touristique prisée. Comme sur le continent iranien, les habitants de Kish sont connus pour leur hospitalité et leur convivialité.

En raison de sa situation géographique, l’île de Kish possède un climat très chaud. Les étés y sont particulièrement longs et peuvent atteindre jusqu’à 95 % d’humidité. Les précipitations y sont rares et surviennent principalement en hiver, sous forme d’orages. Ainsi, la période idéale pour visiter et séjourner à Kish se situe entre janvier et mai, permettant d’échapper au froid des autres régions du pays et de profiter d’un climat plus doux.

Un fait intéressant concernant le climat de Kish est la pureté exceptionnelle de son oxygène. Il est si pur que même les patients souffrant de maladies pulmonaires n’ont pas besoin d’utiliser des bouteilles d’oxygène. Ce phénomène unique ne se retrouve que dans cinq endroits à travers le monde. La température moyenne annuelle de l’île est d’environ 24 degrés Celsius.

La végétation de Kish est principalement composée de palmiers, mais on y trouve également des arbres indigènes tels que le Kahur persan, l’eucalyptus, l’acacia et l’Albizia lebbeck. La majorité des plantes et des arbres présents sur l’île sont adaptés aux conditions climatiques extrêmes, résistant à la chaleur et à la sécheresse.

En savoir plus : Guide de voyage de L’île de Kish

 

Pourquoi le golfe Persique est-il important ?

Le golfe Persique revêt une importance stratégique majeure en raison de ses vastes ressources pétrolières et gazières, situées à la fois sur son fond marin et le long de ses rives. Cette richesse lui vaut le surnom de « réservoir mondial de pétrole ». Il constitue une route de transit essentielle pour le pétrole provenant de l’Iran, de l’Irak, du Koweït, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Environ 30 % de la production pétrolière mondiale provient de cette région, un chiffre qui fluctue en fonction de la demande et des conditions du marché. Le pétrole extrait dans le golfe Persique est principalement acheminé par le détroit d’Ormuz, un passage maritime stratégique reliant l’océan Indien aux marchés mondiaux.

En matière de production pétrolière, le golfe Persique offre plusieurs avantages par rapport aux autres régions du monde. L’extraction y est plus facile, les coûts de production sont faibles et la qualité du pétrole brut est élevée. De plus, les puits de pétrole y possèdent une grande capacité de production et une importante réserve excédentaire, avec un potentiel significatif de découvertes de nouveaux gisements. Selon les dernières estimations, la région recèle environ 730 milliards de barils de réserves de pétrole ainsi que plus de 70 000 milliards de mètres cubes de gaz naturel.

Le golfe Persique abrite également plusieurs ports majeurs qui jouent un rôle clé dans le commerce maritime international. Parmi eux, on trouve les ports iraniens de Bandar Abbas, Bushehr, Bandar Lengeh, Kish, Khorramshahr et Mahshahr, ainsi que ceux des Émirats arabes unis, notamment Sharjah, Dubaï et Abou Dhabi. L’Irak possède également des ports stratégiques comme Bassora et Al-Faw. Ces infrastructures portuaires renforcent l’importance économique et géopolitique du golfe Persique, faisant de cette région un carrefour vital pour le commerce énergétique mondial.

 

Le Navire Grec l'ile de kishLe bateau grec, Kish, Iran

 

Faune du golfe Persique

Le golfe Persique abrite une biodiversité marine exceptionnelle et constitue l’un des plus grands habitats pour de nombreuses espèces marines. On y trouve des récifs coralliens, des poissons d’ornement, des poissons comestibles et non comestibles, ainsi que diverses espèces de mollusques, notamment des huîtres, des escargots de mer et des anémones de mer. La région est également peuplée d’éponges de mer, de méduses, de tortues marines, de dauphins et de plusieurs espèces de requins.

Cependant, la faune marine du golfe Persique est menacée par la pollution de l’eau et le manque de sensibilisation aux enjeux environnementaux. De nombreuses espèces de mammifères marins y sont en voie de disparition, suscitant l’inquiétude des écologistes. Par ailleurs, la sécheresse et la diminution des nutriments entrant dans les eaux du golfe ont entraîné un développement limité de certaines espèces aquatiques. La préservation de cet écosystème unique est donc un enjeu majeur pour la région et pour la biodiversité mondiale.

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Les Poissons du Golfe Persique

Le golfe Persique abrite plus de 150 espèces différentes de poissons. La plupart des espèces aquatiques de cette région vivent dans les eaux salées, à l’exception de quelques-unes qui remontent les cours d’eau douce, notamment les rivières Karun, Bahman Shir et Arvand, où elles se reproduisent et pondent leurs œufs.

Parmi les poissons commerciaux les plus importants du golfe Persique, on trouve :

  • Le pomfret argenté (Pampus argenteus),
  • Le maquereau royal de l’Indo-Pacifique (Scomberomorus guttatus),
  • Le maquereau espagnol (Scomberomorus commerson),
  • Le javelot (Pomadasys kaakan),
  • Le mérou rouge (Aethaloperca rogaa),
  • Le poisson-perroquet,
  • Le pomfret noir,
  • Les tambours (Sciaenidae),
  • L’ilish,
  • Les plies (flounders) et
  • Les snappers.

 

pêcher dans le golfe Persique

 

Les crevettes constituent également une ressource précieuse du golfe Persique. Par ailleurs, une grande variété d’huîtres comestibles est présente sur certaines plages, comme celles de Bandar Abbas et de Gasheh Beach (surnommée « Oyster Beach ») près du port de Lengeh, ainsi que dans les eaux entourant les îles Hormoz, Qeshm et Lark. Ces huîtres sont principalement destinées aux marchés européens.

 

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Les Tortues du Golfe Persique

Cinq des huit espèces de tortues marines recensées dans le monde vivent dans les eaux du golfe Persique et de la mer d’Oman. Parmi elles, deux espèces—les tortues imbriquées (Eretmochelys imbricata) et les tortues vertes (Chelonia mydas)—viennent pondre leurs œufs sur les plages et les îles d’Iran.

Ces tortues fréquentent les côtes des îles Hormoz, Lark et Qeshm, ainsi que les zones côtières peu profondes. Leurs principaux sites de ponte se situent sur les îles Hormoz, Hengam, Farur, Shidur, Lavan et Kish.

Cependant, leur population est gravement menacée par :

  • Les activités de pêche,
  • La pollution due aux déchets, aux eaux usées et aux hydrocarbures.

 

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Les Dauphins et Baleines du Golfe Persique

Le golfe Persique et la mer d’Oman abritent plusieurs espèces de mammifères marins, notamment les dauphins et les baleines. Les grands dauphins et les marsouins sont particulièrement présents au sud de l’île de Qeshm, ainsi qu’aux alentours des îles Hengam, Salarak et Hormoz, des zones exposées à divers dangers.

Le manque de recherches et d’expertise sur ces espèces a conduit à une réduction alarmante du nombre de baleines à bosse et de baleines grises. Parmi les principales menaces pesant sur ces mammifères figurent :

  • Les collisions avec les bateaux et leurs hélices,
  • La pollution par les hydrocarbures et les produits chimiques.

D’après certains rapports, la baleine du golfe Persique serait en danger critique d’extinction.

Les dauphins et les baleines font partie des mammifères qui vivent dans le golfe Persique et la mer d’Oman. Les grands dauphins, ainsi que les marsouins vivent au sud de l’île de Qeshm, près des îles de Hengam, Salarak et Ormuz – Des lieux exposés à divers dangers.

Le manque de recherches adéquates et le manque d’expertise ont réduit le nombre de baleines à bosse et de baleines grises. La collision des dauphins et des baleines avec les bateaux et leurs hélices, ainsi que la pollution de certaines parties du golfe Persique par le pétrole et les polluants chimiques, menacent la vie de ces mammifères. Selon certains rapports, la baleine du golfe Persique est en danger d’extinction.

 

golfe PersiqueÀ gauche : Plongée sous-marine sur l’île de Kish, Iran | À droite : les dauphins de l’île Hengam

 

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Requins du golfe Persique

Les requins sont un groupe de poissons cartilagineux au corps fusiforme, dont les ancêtres vivaient il y a environ 450 millions d’années. Ces animaux marins précieux ont longtemps été chassés pour leur viande, leurs huiles riches en vitamines, leurs nageoires, leur peau et leurs dents, qui ont une grande valeur commerciale. D’un autre côté, l’incompréhension et la peur injustifiée de ces créatures ont conduit à une chasse excessive et brutale par les humains.

Les requins possèdent le plus gros foie parmi tous les animaux aquatiques et utilisent un organe appelé ampoules de Lorenzini pour détecter le champ électrique de leurs proies. De plus, ces poissons disposent d’échangeurs de chaleur situés au fond de leurs muscles, ce qui leur permet de maintenir leur température corporelle jusqu’à 10°C au-dessus de celle de l’eau environnante.

On recense sept espèces de requins vivant dans les eaux du golfe Persique, notamment les requins Requiem (Carcharhinidae), les requins-tapis à longue queue, les requins-baleines (Rhincodontidae), les requins-marteaux festonnés (Sphyrnidae), les requins-cochons (Triakidae) et les requins-zèbres (Stegostomatidae). En raison de la forte valeur commerciale des requins par rapport aux autres poissons du golfe Persique, la surpêche a considérablement augmenté ces dernières années, mettant en péril la survie de leurs populations.

La plupart des espèces de requins du golfe Persique étant vivipares, leur reproduction est particulièrement menacée. À la naissance, les jeunes requins migrent vers des eaux moins profondes, qui offrent des températures plus adaptées à leur développement. Cependant, la destruction croissante des zones côtières représente une menace supplémentaire pour leur survie. Sans une gestion efficace et des mesures de conservation appropriées, ces prédateurs essentiels à l’équilibre des écosystèmes marins risquent de disparaître.

 

Fête nationale du golfe Persique

L’une des mesures prises par le gouvernement iranien pour protéger le patrimoine spirituel et culturel du golfe Persique a été de reconnaître la fête nationale du golfe Persique dans le calendrier officiel du pays. À cet égard, en juillet 2005, le Conseil suprême de la révolution culturelle a nommé le 29 avril, qui coïncide avec l’expulsion des Portugais du détroit d’Ormuz, comme la Journée nationale du golfe Persique.

 

Forêt de mangrove qeshmForêt de mangrove de Qeshm

 

Golfe Persique ou Golfe Arabique ?

Depuis l’Antiquité, cette étendue d’eau a toujours été désignée sous des appellations traduisant l’expression « Golfe Persique » ou « Mer Persique » dans diverses langues et civilisations. Sur le plan juridique, toutes les instances internationales, y compris l’Organisation des Nations Unies (ONU), reconnaissent officiellement le nom de « Golfe Persique ». Cependant, au milieu du XXᵉ siècle, certains États arabes ont tenté de le rebaptiser « Golfe Arabique » ou simplement « le Golfe », une revendication qui a entraîné des tensions géopolitiques. L’Organisation hydrographique internationale (OHI), chargée de la nomenclature des masses d’eau à l’échelle mondiale, a quant à elle adopté l’appellation « Golfe d’Iran (Golfe Persique) », renforçant ainsi l’authenticité historique du nom.

L’appellation « Golfe Persique » (Khalīj-e Fārs) remonte à l’Antiquité et a été utilisée par de nombreux géographes et historiens. Des écrivains de la Grèce antique, comme Hérodote et Strabon, aux savants islamiques médiévaux tels qu’Al-Tabari et Al-Mas’udi, tous ont fait référence à ce golfe sous ce nom. Malgré cela, certains pays arabes ont tenté d’imposer l’appellation « Golfe Arabique » depuis les années 1950, estimant qu’elle reflète mieux leur présence sur ses rives. Ce différend s’est intensifié au point que l’Iran a interdit les publications utilisant ce terme, le considérant comme une manipulation historique.

Sur la scène internationale, les grandes puissances, notamment les États-Unis, ont maintenu l’usage du terme « Golfe Persique » jusqu’en 2010. Toutefois, certaines références non officielles au « Golfe Arabique » ont été perçues comme des choix politiques plutôt qu’une reconnaissance historique ou géographique. Lors de la huitième conférence des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques, tenue à Berlin en 2002, l’ONU a clairement réaffirmé que l’appellation correcte et officielle est « Golfe Persique ». De plus, les atlas et encyclopédies les plus influents du monde, y compris ceux de la National Geographic Society et de l’Encyclopædia Britannica, continuent de privilégier cette appellation.

En conclusion, le nom « Golfe Persique » est enraciné dans plus de 2 000 ans d’histoire, tandis que la tentative de le renommer est relativement récente et reflète les ambitions politiques des États qui la soutiennent. Malgré les contestations, la nomenclature officielle et la reconnaissance historique demeurent en faveur du terme « Golfe Persique ».

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