Situées le long de la côte sud de la mer Caspienne, principalement dans le nord de l’Iran et une partie de l’Azerbaïdjan, les Forêts Hyrcaniennes du Caspien constituent un écosystème unique et écologiquement significatif. Classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, elles abritent une biodiversité exceptionnelle et sont un vestige des forêts tempérées qui couvraient autrefois une grande partie de l’hémisphère nord. Riches en arbres feuillus comme le chêne, le hêtre et le charme, elles offrent un habitat essentiel à de nombreuses espèces menacées, dont le léopard de Perse et le cerf rouge du Caspien. Ces forêts anciennes, existant depuis des millions d’années, jouent un rôle crucial dans l’équilibre écologique régional et constituent un patrimoine naturel précieux à l’échelle mondiale.

 

Les Forêts Hyrcaniennes

 

Où se trouvent les forêts hyrcaniennes ?

Les forêts hyrcaniennes, situées dans l’ancienne région de la Hyrcanie, s’étendent de la République d’Azerbaïdjan jusqu’à Astara, une ville iranienne frontalière. Elles couvrent des forêts anciennes spectaculaires qui bénéficient du climat tempéré de la région. Cette écorégion s’étire le long de la côte sud de la mer Caspienne et sur les pentes septentrionales de la chaîne de montagnes Alborz, englobant cinq provinces iraniennes d’est en ouest : le Khorassan du Nord, le Golestan (notamment le sud et le sud-ouest ainsi qu’une partie de la plaine de Gorgan), le Mazandaran, le Guilan et l’Ardabil.

Ces forêts, âgées de 40 millions d’années, s’étendent sur 55 100 km², dont 2 millions d’hectares en Iran et 20 000 hectares en Azerbaïdjan. Leur altitude varie du niveau de la mer jusqu’à 2 800 mètres. Malheureusement, près de la moitié de leur superficie a été détruite, et seulement 10,3 % bénéficient d’une protection stricte.

Les écosystèmes des forêts hyrcaniennes abritent une riche biodiversité, avec 296 espèces d’oiseaux et 98 espèces de mammifères. On y trouve également 150 espèces végétales natives, dont des arbres et arbustes emblématiques tels que le buis et le hêtre.

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Forêt de Nuages : Un Joyau des Forêts Hyrcaniennes

L’un des paysages les plus spectaculaires d’Iran se trouve dans les forêts de nuages. En raison de leur situation en altitude, les montagnes permettent aux nuages de pénétrer dans la forêt sous l’effet de la différence de pression atmosphérique, créant ainsi l’illusion de marcher parmi les nuages. La forêt de nuages de Shahroud, située à 45 kilomètres au nord de Shahroud, dans la province de Semnan, est l’un des sites naturels les plus impressionnants du pays. Elle forme une frontière naturelle entre les zones semi-arides de la province de Semnan et les forêts pluvieuses hyrcaniennes de la province de Golestan, où le ciel et la terre semblent se confondre en une mer de nuages.

S’étendant sur 35 000 hectares, cette forêt unique bénéficie d’un climat particulier qui lui confère une atmosphère exceptionnelle. La présence d’espèces végétales millénaires, les températures fraîches, l’altitude élevée et la diversité de la flore en font un écosystème distinct de toutes les autres régions forestières de l’Iran.

 

Forêt de Nuages : Un Joyau des Forêts Hyrcaniennes

 

Les Causes de la Déforestation des Forêts Hyrcaniennes

Bien que l’Iran soit un pays relativement pauvre en couvert végétal, les forêts hyrcaniennes subissent chaque année une diminution alarmante de leur superficie.

L’une des principales causes de cette destruction est l’expansion incontrôlée des industries du bois et du papier, entraînant une exploitation excessive des ressources forestières. De plus, des projets de construction, tels que la construction de barrages sans études d’impact suffisantes, contribuent à cette dégradation. Un exemple notable est le barrage de Golwerd, dans la province de Mazandaran, où plus de 30 000 arbres ont été abattus.

Le pâturage excessif du bétail domestique et les constructions illégales constituent également des menaces majeures pour ces forêts. Par ailleurs, dans un passé relativement récent, l’industrie du charbon a utilisé des millions de mètres cubes de bois, aggravant la déforestation. Heureusement, cette pratique est aujourd’hui en net déclin.

 

La Flore des Forêts Hyrcaniennes

Les forêts hyrcaniennes sont principalement constituées d’espèces à feuilles larges, adaptées au climat humide et semi-méditerranéen. Leur composition varie en fonction de l’altitude : du niveau de la mer aux basses pentes montagneuses, en passant par les hautes montagnes et les zones très élevées.

On y trouve une diversité exceptionnelle de feuillus, dont les plus répandus sont le hêtre, le chêne, l’aulne, le frêne européen et le buis. En tout, l’écorégion caspienne compte environ 150 espèces d’arbres et d’arbustes.

Les types d’arbres varient également selon l’altitude. Dans les plaines, certaines espèces dominent, tandis que les pentes et les zones montagneuses abritent une végétation plus diversifiée. Parmi les essences les plus abondantes figurent le hêtre, le chêne, l’érable, l’orme, l’aulne, le frêne européen, le charme européen, l’if, le tilleul, le Parrotia persica, le noyer des Caucases, le lilas, le plaqueminier, le figuier et le buis.

Ces forêts exceptionnelles jouent un rôle fondamental dans l’équilibre écologique de la région et méritent une protection accrue pour préserver leur biodiversité unique.

 

Forêts Hyrcaniennes sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO

L’ancienneté de ces forêts, ainsi que la singularité de leur flore, ont conduit à une demande d’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Initialement, la République d’Azerbaïdjan avait déposé cette demande, mais, étant donné que la majeure partie de ces forêts se situe en Iran, ce dernier a proposé une candidature conjointe avec l’Azerbaïdjan. Cette demande a été soumise à l’UNESCO et officiellement enregistrée.

Ces forêts datent de la période tertiaire, soit plus de 25 millions d’années, et ont survécu aux glaciations du Quaternaire. Leur importance historique et culturelle est également significative, car elles ont été un refuge pour des populations humaines et une source d’inspiration pour de nombreuses légendes locales.

 

Bête Hyrcanienne
Le tigre de Caspienne était une sous-espèce de Panthera tigris tigris, qui vivait dans une vaste région allant de l’est de la Turquie, du Caucase autour de la mer Caspienne, en Asie centrale jusqu’au nord de l’Afghanistan et dans l’ouest de la Chine. Il habitait les forêts disséminées de cette région jusqu’aux années 1970. Cette population a été déclarée éteinte en 2003. Également connu sous le nom de tigre de Caspienne, tigre de Mazandaran ou tigre hyrcanien, c’était en réalité l’un des plus grands félins de la planète. Avec des pattes extrêmement grandes, un corps musculaire distinctif et des oreilles anormalement petites et courtes, le tigre de Caspienne était instantanément reconnaissable parmi les autres membres de la famille des félins. Le tigre hyrcanien était aussi le plus poilu de toutes les espèces de tigres, ce qui permettait à l’animal de survivre l’hiver en le protégeant du froid. C’était un carnivore prédateur, se nourrissant de divers animaux, y compris des sangliers.

Tigre de Caspienne, la bête hyrcanienne | Iran Safar Tours

 

Parc National de Golestan

Le parc national de Golestan est le plus ancien parc national enregistré en Iran et l’un des plus anciens au monde. S’étendant sur plus de 90 000 hectares, il est situé à la frontière des provinces de Khorasan du Nord, Semnan et Golestan.

Ce parc est l’un des habitats fauniques les plus importants du pays. Il a été déclaré zone de conservation en 1957 et, après plusieurs changements de statut, a été inscrit parmi les cinquante réserves de biosphère mondiales par l’UNESCO en 1975, puis reconnu comme patrimoine naturel de l’Iran en 2008. Son écosystème exceptionnel abrite 1 350 espèces de plantes et 302 espèces animales, ce qui en fait un véritable sanctuaire de biodiversité. On y trouve un huitième des espèces végétales du pays, un tiers des espèces d’oiseaux et plus de 50 % des mammifères recensés en Iran.

 

guépard asiatique en Iran

 

Une Biodiversité Exceptionnelle

Les forêts hyrcaniennes abritent une faune et une flore uniques. Avec plus de 180 espèces d’arbres et d’arbustes, dont le buis hyrcanien (Buxus hyrcana), l’orme de montagne et le chêne du Caucase, elles offrent un habitat idéal pour de nombreuses espèces endémiques. On y trouve également des mammifères emblématiques tels que le panthère de Perse, le lynx et le sanglier.

Malgré leur importance écologique, les forêts hyrcaniennes sont gravement menacées par la déforestation, l’urbanisation et le changement climatique. La surexploitation du bois et l’expansion agricole fragilisent cet écosystème. Cependant, plusieurs initiatives de conservation sont mises en place, notamment par l’UNESCO, qui a classé ces forêts au Patrimoine mondial de l’humanité en 2019. Des réserves naturelles et des projets de reforestation contribuent à leur protection.

 

Réserve de Biosphère
Les réserves de biosphère sont des écosystèmes terrestres et côtiers qui offrent des solutions pour concilier la conservation de la biodiversité avec son utilisation durable. Elles sont reconnues au niveau international, proposées par les gouvernements nationaux et restent sous la juridiction souveraine des pays où elles se trouvent. Les réserves de biosphère servent en quelque sorte de laboratoires vivants pour tester et démontrer la gestion intégrée des terres, de l’eau et de la biodiversité. Collectivement, les réserves de biosphère forment un Réseau Mondial qui facilite les échanges d’informations et d’expériences.