La chaîne de montagnes Alborz, également appelée Elborz, est l’un des reliefs les plus remarquables d’Iran, jouant à la fois le rôle de barrière naturelle et de symbole de la beauté et des paysages accidentés du pays. S’étendant du nord-ouest de l’Iran, depuis la province d’Azerbaïdjan, jusqu’aux montagnes Aladak au nord-est, elle longe la rive sud de la mer Caspienne sur environ 970 km (600 miles). Cette chaîne montagneuse sert de frontière climatique entre la Caspienne et le plateau central iranien, créant un contraste saisissant entre les versants nord, verdoyants et fertiles grâce aux fortes précipitations, et les pentes sud, arides et dominées par des paysages désertiques.

Véritable trésor géographique, les montagnes Alborz façonnent l’identité du nord de l’Iran. De leurs sommets majestueux, dont le Mont Damavand, point culminant du pays, à leurs forêts luxuriantes et leurs pentes arides, elles incarnent à la fois la diversité naturelle, la résilience et l’histoire du pays. Leur importance culturelle, leur impact économique et leur richesse écologique en font l’un des sites les plus précieux d’Iran.

 

Chaîne de montagnes Alborz

 

Avec leurs paysages spectaculaires, leur biodiversité remarquable et les défis environnementaux auxquels elles font face, les montagnes Alborz continuent de fasciner les visiteurs et les habitants. Elles offrent une connexion profonde avec le passé et restent un témoin vivant de la splendeur naturelle de l’Iran.

 

Aperçu géographique

La chaîne de montagnes Alborz s’étend sur environ 1 200 kilomètres (750 miles) dans le nord de l’Iran, courant parallèlement au bord sud de la mer Caspienne. Elle est bordée au nord par la dépression caspienne et au sud par le plateau central iranien. La chaîne forme une barrière naturelle entre les provinces septentrionales de l’Iran, telles que Mazandaran, Gilan et Golestan, et les parties centrales et orientales du pays.

Les montagnes Alborz sont souvent caractérisées par un terrain accidenté, des sommets élevés et des vallées profondes. La chaîne est composée de plusieurs sous-chaînes, et ses sommets comprennent certains des plus hauts du Moyen-Orient. Les montagnes créent un contraste spectaculaire dans le paysage, avec des collines et vallées verdoyantes au nord, se transformant en déserts arides et steppes au sud.

 

L’origine de la chaîne d’Alborz

Le nom Alborz trouve son origine dans le terme avestique Hera Barziti, désignant une montagne légendaire mentionnée dans l’Avesta, le texte sacré du zoroastrisme. Ce nom est composé de Barziti, signifiant « grand », un terme encore utilisé en persan moderne, et du préfixe Hera, d’origine indo-européenne, qui signifie « soin » ou « garde ». Avec le temps, en persan moyen (Pahlavi), ce nom s’est transformé en Hara Borz, avant de devenir Alborz.

D’un point de vue géologique, les montagnes Alborz et leur chaîne voisine à l’est, le Kopet Dag, sont d’origine volcanique. Elles conservent ainsi des caractéristiques typiques de cette formation, s’élevant presque à la verticale comme un mur le long des rives sud de la mer Caspienne. Cette chaîne figure parmi les plus hautes d’Asie et abrite le point culminant de l’Iran, le Mont Damavand, qui s’élève à 5 671 mètres (18 934 pieds). Depuis l’Antiquité, l’Alborz occupe une place importante dans la mythologie persane, servant de refuge aux héros et aux divinités mythiques.

Située sur le versant sud du Mont Damavand, Téhéran, la capitale iranienne, est dominée par ces montagnes imposantes. Parmi les autres sommets notables des monts Alborz figurent Alam Kuh et Takht-e Soleiman, tous deux dépassant 4 500 mètres, ainsi que Khalno (4 370 m) et Tochal (3 970 m). L’altitude moyenne de la chaîne est d’environ 2 730 mètres (9 000 pieds).

Les montagnes Alborz sont une source majeure de cours d’eau en Iran, en particulier dans leur partie centrale. Parmi les rivières les plus importantes figurent la Kizil Uzen, qui traverse une vallée avant de rejoindre la rivière Shah Rud. Cette dernière creuse ensuite une brèche dans l’extrémité ouest de la chaîne pour former la Sefid Rud, quelques kilomètres avant de se jeter dans la mer Caspienne. De nombreuses rivières plus petites, souvent saisonnières, prennent naissance sur les pentes sud des Alborz avant de disparaître dans le désert de sel du nord de l’Iran.

L’Alborz joue également un rôle économique crucial. Bandar Anzali, l’un des principaux ports iraniens de la mer Caspienne, est situé sur ses contreforts et est réputé pour être le centre de l’industrie du caviar en Iran. À l’autre extrémité de la chaîne, la ville de Bandar Turkman, proche de la frontière avec le Turkménistan, a toujours été un point stratégique du commerce entre le Moyen-Orient et l’Asie centrale, notamment grâce à la Route de la Soie.

Ainsi, par son importance historique, mythologique et économique, la chaîne de montagnes Alborz demeure un élément fondamental du patrimoine iranien.

 

Les plus hauts sommets d’ Alborz

La chaîne des montagnes Alborz abrite certains des plus hauts sommets d’Iran, dont beaucoup sont d’un grand intérêt pour les alpinistes et les passionnés de plein air. Le sommet le plus élevé de la chaîne est le Mont Damavand, qui s’élève à 5 610 mètres (18 606 pieds). Le Mont Damavand est non seulement le sommet le plus élevé d’Iran, mais aussi le plus haut volcan d’Asie, ce qui en fait un point de repère emblématique, tant pour sa signification géographique que pour son importance culturelle. Le sommet est un volcan actif, bien qu’il n’ait pas connu d’éruption récente.

Parmi les autres sommets notables de la chaîne Alborz figurent le Mont Tochal (3 933 mètres) et le Mont Alam Kuh (4 850 mètres). Ces sommets sont souvent visités par les randonneurs et les alpinistes en raison de leur accessibilité relativement facile par rapport à des sommets plus éloignés comme le Damavand.

 

Mont Damavand

Situé au cœur de la chaîne de montagnes de l’Alborz, le mont Damavand (5 610 m) est le sommet naturel le plus emblématique d’Iran, s’élevant majestueusement près de la côte sud de la mer Caspienne. Administrativement, il se trouve dans le comté de Larijan, rattaché à la ville d’Amol, dans la province de Mazandaran. Par temps clair et ensoleillé, il est visible depuis plusieurs villes, dont Téhéran, Varamin et Qom, ainsi que depuis la côte caspienne.

Le Damavand est un volcan endormi dont le cratère sommital, d’un diamètre de 400 mètres, est recouvert de glace. Il est entré en éruption pour la dernière fois il y a environ 38 500 ans, et une activité future reste théoriquement possible.

Il s’agit du plus haut sommet d’Iran et du Moyen-Orient. De plus, si l’on voyage d’Europe vers l’est, c’est le point culminant jusqu’à l’Iran.

Selon la base de données nationale iranienne des sciences de la Terre, le mont Damavand atteindrait une hauteur de 5 610 mètres, ce qui en ferait le douzième sommet du monde en termes de proéminence topographique.

Le 20 juillet 2008, le mont Damavand a été officiellement enregistré comme premier monument naturel d’Iran. Toutefois, dès 2002, il était déjà reconnu comme monument naturel national parmi quatre zones protégées en raison de leur importance écologique. Le Damavand est facilement accessible depuis Téhéran par la route de Haraz.

mont damavand alborz

Par temps clair, le mont Damavand et la partie centrale de la chaîne de l’Alborz peuvent être observés jusqu’à 250 km de distance. Juste en dessous du cratère, on trouve plusieurs glaciers célèbres, notamment « Yakhar » et « Sioleh ». Sur ses pentes inférieures, dans le comté de Larijan, se situent également quelques sources chaudes.

Grâce à son altitude impressionnante, la vue depuis son sommet est spectaculaire : un vaste panorama de montagnes et de vallées s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres carrés. Aux alentours, on aperçoit d’autres sommets de l’Alborz, tandis qu’au nord, le regard porte jusqu’à la plaine de la mer Caspienne et qu’au sud, il s’étend vers les déserts du centre de l’Iran.

 

Climat et écologie d’Alborz

Les montagnes Alborz présentent un climat diversifié en raison des différences d’altitude et de la position géographique entre la mer Caspienne et le plateau iranien. Les pentes septentrionales des Alborz, qui font face à la mer Caspienne, reçoivent des précipitations abondantes et sont connues pour leurs forêts tempérées luxuriantes, faisant partie des régions les plus biologiquement diversifiées d’Iran. Ces forêts sont principalement composées d’arbres feuillus tels que les chênes, les érables et les hêtres, et elles abritent une riche variété de faune, y compris des ours bruns, des loups, des sangliers et de nombreuses espèces d’oiseaux.

Sur les pentes méridionales, le climat devient beaucoup plus sec et aride. Le contraste dans les précipitations crée des différences marquées dans la végétation, les paysages de steppe et de désert devenant plus dominants. Les pentes sud des Alborz sont souvent plus stériles, bien que la région soutienne encore une variété de plantes et d’animaux adaptés.

La chaîne joue également un rôle crucial dans le système hydrique de l’Iran, car elle alimente plusieurs rivières importantes qui descendent vers les plaines, notamment la Sefid Rud et la rivière Haraz. Ces rivières sont vitales pour l’irrigation, l’agriculture et l’hydroélectricité dans le nord de l’Iran.

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Flore et faune de l’Alborz

Les versants sud des montagnes de l’Alborz sont généralement semi-arides ou arides, tandis que les versants nord sont humides et très fertiles, en particulier dans la province de Gilan, située à l’ouest de l’Alborz central. Aux altitudes plus élevées du versant sud, comme dans la région du mont Damavand, la végétation est rare. Le genévrier, arbre le plus commun à ces hauteurs, est l’une des rares espèces présentes. Parmi les autres plantes caractéristiques de la région, on trouve le pistachier, l’érable et l’amandier.

Sur les pentes fertiles du nord, l’écorégion luxuriante des forêts caspiennes hyrcaniennes constitue le phénomène naturel le plus remarquable. La végétation de cette région se répartit en plusieurs zones distinctes. Les cyprès sauvages et les oliviers poussent notamment dans les vallées occidentales de l’Alborz central, près de la rivière Sefidrud.

Faune

Les montagnes de l’Alborz abritent une faune variée. Parmi les espèces les plus remarquables, on trouve :

  • Le bouquetin de Bézoard
  • Le renard de Blandford
  • Le renard de Rüppell
  • Le renard roux
  • Le daim de Perse
  • Le sanglier
  • L’ours brun de Syrie
  • Le léopard de Perse
  • Le loup indien

 

mouflon d’Alborz en iran

 

On y observe également de nombreuses espèces d’oiseaux, comme la buse, l’oie, le pic, le vautour fauve et l’aigle.

Autrefois, le tigre caspien, aujourd’hui disparu, peuplait les environs de la mer Caspienne, s’étendant jusqu’en Asie centrale, au nord de l’Afghanistan et dans le Xinjiang, à l’ouest de la Chine.

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Stations de ski d’Alborz

Grâce à un enneigement abondant, plusieurs stations de ski sont réparties dans différentes parties de la chaîne centrale de l’Alborz. Certaines, comme Dizin, Shemshak, Tochal, Abali et Darbandsar, comptent parmi les meilleures au monde.

Stations de ski de dizinstations de ski de Dizin, Iran

Signification culturelle d’Alborz

Les montagnes Alborz ont joué un rôle important dans l’histoire et la culture de l’Iran pendant des siècles. Tout au long de l’histoire iranienne, les montagnes ont servi de barrière naturelle contre les envahisseurs étrangers, notamment du nord. La position stratégique de la chaîne lui a permis d’agir comme une fortification et un système de défense naturel pour les civilisations anciennes qui habitaient la région.

La chaîne est également liée à la mythologie et à la littérature perses. Le Mont Damavand, en particulier, occupe une place importante dans la culture persane. Il est mentionné dans le Shahnameh (Le Livre des Rois), l’épopée nationale de l’Iran, où il est dit qu’il serait la prison de l’esprit maléfique Zahhak. Dans le folklore persan, la montagne symbolise la force, l’endurance et la résilience.

Aujourd’hui, les montagnes Alborz sont au cœur de l’identité du nord de l’Iran, avec leurs paysages à couper le souffle, leur culture florissante et leur riche histoire. De petits villages, hameaux et villes parsèment les contreforts et les pentes, beaucoup vivant de l’agriculture, de la sylviculture et du tourisme.

 

Impact économique et tourisme

Les montagnes Alborz revêtent une grande importance pour l’économie du nord de l’Iran, notamment dans les domaines de l’agriculture et du tourisme. Les forêts luxuriantes et les sols fertiles des contreforts septentrionaux permettent la culture de cultures telles que le riz, le thé, les agrumes et le tabac, tandis que l’élevage et la production laitière sont courants dans la région.

Le tourisme est également un moteur économique majeur pour la région. Les montagnes Alborz attirent un flux constant de visiteurs, tant iraniens qu’internationaux, en particulier pendant les mois d’été et d’hiver. Durant les mois les plus chauds, les touristes affluent vers les montagnes pour des randonnées, du trekking et du camping, tandis qu’en hiver, la région se transforme en une destination prisée pour le ski et le snowboard.

Parmi les stations de ski les plus célèbres figurent Dizin et Shemshak, situées à proximité de la capitale, Téhéran. Ces stations offrent des installations de classe mondiale pour les passionnés de sports d’hiver et contribuent au développement du secteur touristique en Iran.

 

Défis et préoccupations environnementales

Comme de nombreuses régions montagneuses dans le monde, la chaîne des montagnes Alborz fait face à une série de défis environnementaux, notamment la déforestation, la pollution et les impacts du changement climatique. L’urbanisation rapide des villes voisines, telles que Téhéran, exerce une pression sur les ressources naturelles et les écosystèmes des Alborz. La demande croissante en bois, en agriculture et en ressources en eau a conduit à la déforestation et à la dégradation des habitats pour la faune locale.

De plus, le changement climatique a des effets notables sur la région, les températures en hausse modifiant les régimes de neige et la disponibilité de l’eau. Cela est particulièrement préoccupant pour les habitants des contreforts et des vallées, où l’accès à l’eau potable et la productivité agricole dépendent directement de la santé des écosystèmes montagnards.

Des efforts sont déployés pour faire face à ces défis, avec des programmes de conservation visant à préserver les forêts et la biodiversité des Alborz. La région a également été désignée comme parc national et zone protégée dans certaines régions, permettant l’application de réglementations environnementales plus strictes pour assurer la préservation de ce paysage important.