Taq-e Bostan, situé dans la province de Kermanshah en Iran, est l’un des sites archéologiques les plus impressionnants de l’époque sassanide. Ce complexe de bas-reliefs sculptés dans la roche remonte à plus de 1 700 ans et représente un témoignage exceptionnel du raffinement artistique et du pouvoir des rois sassanides.
Taq-e Bostan est un témoignage remarquable de l’art et de l’héritage sassanide. Ce site historique offre un aperçu fascinant de la grandeur d’une civilisation ancienne et continue d’émerveiller ceux qui le visitent. Que ce soit pour son importance historique, sa signification culturelle ou son cadre pittoresque, Tagh Bostan reste l’un des joyaux les plus précieux du patrimoine iranien.
Histoire et Importance
Taq-e Bostan fait partie de la montagne Biston, au cœur des montagnes du Zagros. Il a été construit au IIIe siècle après J.-C. À cette époque, les rois sassanides préféraient ériger leurs inscriptions, mémoriaux et bas-reliefs sur les terres du Fars, en particulier autour de Persépolis. Cependant, sous le règne d’Ardeshir II, Taq-e Bostan fut choisi pour la réalisation de ces sculptures, bas-reliefs et effigies.
La renommée de Taq-e Bostan est due aux bas-reliefs sculptés à même la montagne. Comme Taq-e Bostan est situé dans une région fertile, avec des sources et des plaines verdoyantes, il attira particulièrement l’attention des rois sassanides. De plus, Taq-e Bostan se trouvait sur la route de la soie, ce qui constituait une autre raison de l’intérêt des rois sassanides pour cette région.
Les reliefs de Taq-e Bostan présentent des scènes de couronnement et de chasse des souverains sassanides, illustrant leur pouvoir divin et leur prestige militaire. Parmi les monarques représentés, on retrouve les rois Khosro II, Ardashir II et Shapur III.
Les Reliefs Majeurs de Taq-e Bostan
Le terme farsi Taq-e Bostan, qui signifie « arche du jardin », désigne l’un de ces lieux enchanteurs tant appréciés des Perses, où la nature et l’homme ont œuvré de concert pour créer un véritable « paradis ». Aménagé autour d’un bassin bordé de grands arbres offrant une ombre rafraîchissante, ce site, situé à quelques kilomètres de Kermânchâh, est dominé par des parois rocheuses escarpées, à la base desquelles d’anciens sculpteurs ont exprimé leur art. Taq-e Bostan est le lieu où les souverains sassanides, suivant un ancien culte de l’eau dédié à la déesse Anahita, ont fait édifier une série de monuments taillés dans la roche, d’un intérêt exceptionnel.
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La Grande Arche
Taq-e Bostan abrite un monument remarquable : un grand iwan, une structure voûtée richement ornée de sculptures. Ce monument, qui remonte probablement au règne de Pirouz (457-484), aurait pu être achevé sous Khosro II (590-628). Il semble être au centre d’un ensemble de trois grottes, dont la dernière, située à gauche, n’a jamais été creusée, probablement en raison de la chute de l’Empire sassanide, envahi par les guerriers arabes.
L’entrée de la grande arche, ou de la première grotte à Taq-e Bostan, présente une façade élégante, dont la courbure raffinée évite la rigidité d’un arc en plein cintre classique. Elle est ornée de motifs floraux délicats et d’anges, ces victoires ailées à la manière romaine, coiffées de couronnes. Les figures de Nike, aux ailes finement sculptées, sont accompagnées de motifs végétaux exotiques et de guirlandes de vignes, conférant à l’ensemble une grâce éthérée et envoûtante. Ces sculptures témoignent de l’influence artistique gréco-romaine et donnent une douceur particulière au panthéon sassanide, notamment à travers la présence de la déesse Anahita.
Grand arche , Taq-e Bostan, Iran
Au fond de la grotte, l’abside est divisée en deux registres superposés. Dans la partie inférieure, un impressionnant cavalier sculpté en haut-relief se détache presque en ronde-bosse. Il s’agit du roi Pirouz, représenté en armure, tenant une lance et un bouclier, tandis que son cheval est recouvert d’un caparaçon. Cette statue équestre préfigure le motif du combat chevaleresque dans le monde féodal occidental et évoque les redoutables cataphractes, ces cavaliers lourdement blindés qui inspiraient la crainte aux Romains.
Dans la partie supérieure de l’abside, sur un tympan, Khosro II apparaît debout entre la déesse Anahita et Ahura Mazda. Ce dernier lui remet la couronne rubanée, symbole de la légitimation divine de son pouvoir, soulignant ainsi la continuité entre la royauté terrestre et la sphère céleste.
Inscription Qajare
Dans la partie supérieure du mur, sur le côté gauche du grand porche, un bas-relief datant de la période qajare est sculpté, accompagné d’une inscription en écriture Nastaliq. Cette scène représente un gouverneur et prince qajar assis sur un trône. Il porte une couronne « congressionnelle », semblable à celle de son père, Fath Ali Shah. Son vêtement est une tunique rouge plissée, serrée à la taille par une ceinture. De ses bras pendent une épée et un poignard, symboles de pouvoir et d’autorité.
Les reliefs de chasse
Les reliefs de chasse représentent des scènes dynamiques où les rois poursuivent des sangliers et des cervidés, accompagnés de serviteurs et de musiciens. Ces représentations démontrent le raffinement et l’opulence de la cour sassanide.
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La Petite Arche
S’inspirant d’une œuvre commandée par Shapur Ier dans une grotte naturelle à Bishapur, Shapur III (383-388) adopta à Taq-e Bostan le concept d’une grotte artificielle.
Le successeur d’Ardashir II, Shapur III, fit creuser la deuxième grotte (de gauche à droite) sous la forme d’un iwan, à proximité des sculptures représentant son investiture aux côtés de l’effigie de son père, Shapur II (309-379), affirmant ainsi la légitimité de son accession au pouvoir.
Bas-relief de Shapur III, Taq-e Bostan, Kermanshah, Iran
Shapur III fut roi sassanide de Perse de 383 à 388. Fils de Shapur II (r. 309-379), il succéda à son oncle Ardashir II.
Durant son règne de cinq ans, il résolut par la diplomatie le différend sur l’Arménie, qui resta en grande partie sous contrôle sassanide. À l’est, il perdit cependant Kaboul au profit des Huns Alchon, un peuple nomade. Cette perte fut significative, car la ville était un centre de frappe monétaire depuis les années 360.
Shapur III fut ensuite succédé par son fils, Bahram IV.
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La Scène de Couronnement d’Ardashir II
Avant la construction des arches, Ardashir II (379-383) fit réaliser la première sculpture en bas-relief sur le site de Taq-e Bostan, représentant son couronnement. Sur cette scène, le roi, posant son pied sur un soldat romain vaincu, reçoit une couronne rubanée – symbole de son autorité – des dieux Mithra et Ahuramazda.
Ardashir II Sassanide, bas-relief à Kermanshah, Iran
Ardashir II fut roi sassanide de 379 à 383 apr. J.-C. Frère de son prédécesseur Shapur II (r. 309-379), il avait auparavant servi comme roi vassal d’Adiabène, combattant aux côtés de son frère contre les Romains. Il fut désigné comme successeur intérimaire de Shapur II jusqu’à la majorité de son fils, Shapur III.
Son règne, bien que bref, fut relativement calme. Les Sassanides tentèrent sans succès de maintenir leur domination sur l’Arménie.
Taq-e Bostan est situé près de la ville de Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran. Pour s’y rendre, plusieurs options sont possibles :
- En avion : L’aéroport de Kermanshah (Shahid Ashrafi Esfahani) dessert plusieurs vols domestiques depuis Téhéran et d’autres grandes villes iraniennes. De l’aéroport, vous pouvez prendre un taxi ou une voiture de location pour rejoindre Taq-e Bostan, situé à environ 10 km.
- En bus : Des bus longue distance relient Téhéran et d’autres grandes villes à Kermanshah. Une fois à la gare routière de Kermanshah, un taxi ou un transport en commun peut vous amener au site.
- En voiture : Si vous voyagez en voiture depuis Téhéran, prenez l’autoroute en direction d’Hamadan, puis suivez la route jusqu’à Kermanshah. Le trajet dure environ 6 à 7 heures. Depuis le centre de Kermanshah, Taq-e Bostan est facilement accessible en voiture ou en taxi.
- En taxi ou transport en commun : À Kermanshah, vous pouvez utiliser les taxis ou les bus locaux pour rejoindre Taq-e Bostan, qui se trouve à environ 5 km du centre-ville.
Le site est situé dans un cadre naturel agréable, à proximité d’un parc et de sources d’eau, ce qui en fait une destination prisée des visiteurs.
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