L’Iran, situé au Moyen-Orient, possède une longue histoire économique et monétaire. Sa monnaie nationale est le rial iranien (IRR), bien qu’une autre unité monétaire, le toman, soit également couramment utilisée dans le pays. Le nom de Rial provient du mot « royal » en français, signifiant « la monnaie du roi ». Cependant, en raison de la très faible valeur actuelle du rial, aucune fraction du rial n’est utilisée en comptabilité depuis longtemps.
Bien que le rial soit la monnaie officielle, le toman demeure largement employé dans les transactions quotidiennes. Dans cet article, nous explorerons la monnaie iranienne, les différences entre le rial et le toman, ainsi que l’impact de ces deux unités monétaires sur l’économie iranienne.
En février 1930, le Parlement iranien a fait du rial la monnaie officielle du pays, une monnaie qui était en circulation dans le sud de l’Iran depuis le début du XVIe siècle. Entre le milieu de la dynastie Qadjar (1798-1928) et l’année 1932, la monnaie officielle du pays était le toman. Cependant, lorsque Reza Chah Pahlavi a renversé les Qâdjârs, il a procédé à un changement de monnaie. En effet, le gouvernement Pahlavi tenait absolument à se débarrasser de la monnaie des Qâdjârs. Ainsi, en mars 1932, il fut décidé qu’à partir du 23 septembre de la même année, les billets en tomans et les pièces en qiran (un dixième de toman) ne seraient plus valables, et que le rial Pahlavi remplacerait le qiran Qadjar.
La raison pour laquelle le toman est encore largement utilisé, malgré la présence du rial comme monnaie officielle, réside dans la dévaluation du rial. En raison de la faible valeur du rial, il est devenu plus pratique et plus facile pour les Iraniens d’utiliser des montants plus élevés en tomans pour exprimer des prix ou des salaires. En conséquence, les conversations quotidiennes et les transactions sont souvent effectuées en tomans, bien que les rials soient toujours utilisés dans les documents officiels et les échanges bancaires.
Rial ou Toman ?
Bien que le rial soit la monnaie officielle de l’Iran, le toman joue un rôle central dans les échanges quotidiens sans avoir de statut officiel. Un toman équivaut à dix rials, et son usage est devenu plus courant en raison de la dévaluation du rial, simplifiant ainsi les montants exprimés lors des transactions quotidiennes. Par exemple, lorsque le prix d’un bien est annoncé en tomans, il suffit de multiplier par 10 pour obtenir la valeur en rials.
En raison de l’inflation et de la dévaluation continue du rial, l’usage du toman s’est largement répandu, rendant les chiffres plus faciles à comprendre et à manipuler. Ainsi, bien que le rial reste la monnaie officielle et que tous les billets soient imprimés en rials iraniens, les Iraniens préfèrent généralement exprimer les montants d’argent et les prix des biens en tomans dans leur vie quotidienne. Par exemple, dans un magasin, le prix d’un article peut être affiché en rials, tel que « 20 000 rials », mais le vendeur pourrait indiquer le prix en tomans, comme « 2 000 tomans » ou simplement « 2 tomans ».
Cette dualité monétaire reflète l’instabilité économique du pays et les défis associés à la dévaluation du rial. En somme, bien que les montants et les prix soient techniquement exprimés en rials dans les documents officiels, le toman reste l’unité monétaire la plus utilisée dans les échanges quotidiens en Iran.
Bureaux de change en Iran – Où trouver le meilleur taux ?
Dans presque toutes les villes d’Iran, vous trouverez des bureaux de change officiels appelés « Sarrafi », où vous pouvez échanger de l’argent en toute sécurité, sans craindre de vous faire arnaquer.
Les devises courantes comme l’euro (€), le dollar américain ($) ou la livre sterling (£) peuvent être facilement échangées dans ces bureaux, mais dans les grandes villes comme Téhéran, vous pouvez également échanger d’autres monnaies étrangères. Les meilleurs endroits pour changer de l’argent à Téhéran se trouvent autour de la place Ferdowsi, à Ispahan près de la place royale, et à Chiraz, dans le centre-ville, près de la citadelle de Karimkhan, où vous trouverez de nombreux bureaux de change.
Nous vous déconseillons de vous rendre dans les banques pour effectuer des échanges, car vous risqueriez de perdre votre temps en obtenant des taux moins avantageux.
Impact de l’inflation et des sanctions sur la monnaie iranienne
L’un des facteurs les plus importants ayant conduit à l’utilisation généralisée du toman est l’inflation massive et la dévaluation du rial au cours des dernières décennies. L’instabilité économique, combinée à des sanctions internationales sévères, a fortement affecté la valeur du rial, rendant les transactions plus complexes et moins pratiques.
L’inflation élevée a provoqué une baisse continue du pouvoir d’achat, obligeant les Iraniens à utiliser des montants plus élevés pour représenter des sommes relativement faibles. Par exemple, des produits autrefois bon marché coûtent aujourd’hui beaucoup plus cher, et les salaires doivent être considérablement augmentés pour compenser la hausse des prix. Dans ce contexte, le toman sert d’outil plus « pratique » pour rendre les chiffres plus compréhensibles et moins décourageants.
Les billets et les pièces en Iran
Les billets de banque en Iran existent dans plusieurs dénominations, permettant ainsi une certaine flexibilité pour les transactions quotidiennes. Actuellement, les coupures disponibles sont les suivantes : 5 000 rials, 10 000 rials, 20 000 rials, 50 000 rials, 100 000 rials et 500 000 rials. Ces billets, fabriqués à partir de matériaux résistants, sont utilisés principalement pour les achats de valeur modérée à élevée. La coupure de 500 000 rials, étant la plus élevée, est souvent utilisée pour des paiements plus importants.
Cependant, en ce qui concerne les pièces de monnaie, elles ne sont plus couramment utilisées en Iran en raison de la dévaluation de la monnaie nationale, le rial. Les pièces de 1 000 rials, 2 000 rials et 5 000 rials étaient autrefois disponibles pour les petites transactions quotidiennes. Toutefois, avec la forte dépréciation du rial, leur valeur est devenue trop faible pour être pratiques dans les échanges de tous les jours. En conséquence, ces pièces ont progressivement disparu de la circulation, et leur rôle a été largement remplacé par les billets de banque et les paiements électroniques. De plus, l’usage des paiements numériques a gagné en popularité, en particulier dans les grandes villes, où les transactions sont de plus en plus effectuées par cartes bancaires ou via des applications mobiles.
La réforme monétaire en Iran
Le gouvernement iranien a envisagé à plusieurs reprises la possibilité de réformer sa monnaie nationale pour faire face à l’hyperinflation et à la dévaluation du rial. Depuis 2020, des discussions ont eu lieu concernant un projet visant à supprimer quatre zéros du rial et à introduire une nouvelle monnaie appelée le « toman » (nom identique à l’unité informelle). Cependant, ce projet n’a pas encore été mis en œuvre, bien que les autorités iraniennes continuent de chercher des solutions pour stabiliser leur économie et leur système monétaire.
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