Pasargades (également appelée Pasargadae), première capitale de l’Empire achéménide, fut fondée au VIe siècle av. J.-C. par Cyrus le Grand. Ce site exceptionnel constitue un témoignage remarquable de la première période de l’art et de l’architecture perse, avec ses palais, ses jardins et le tombeau de Cyrus II. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, Pasargades symbolise l’ingéniosité architecturale et administrative de la Perse antique.
Tombeau de Cyrus le grand, Pasargades
Pasargades, capitale de l’Empire achéménide
Fondée vers 546 av. J.-C. par Cyrus le Grand après sa victoire sur le roi mède Astyage, Pasargades fut la première capitale de l’Empire achéménide. Elle servit de centre politique et culturel pour l’empire naissant, jetant les bases de la gouvernance et de la culture perses.
Située au cœur de la province du Fars, dans le sud-ouest de l’Iran, Pasargades témoigne de l’ingéniosité architecturale et de l’organisation politique du premier empire perse. Ce vaste complexe fut conçu sous l’impulsion de Cyrus le Grand, avec la contribution des nombreux peuples qui composaient cet empire pluriculturel d’Asie occidentale. Les vestiges archéologiques – ruines de palais, jardins aménagés et le mausolée de Cyrus – illustrent la première phase de l’évolution de l’architecture et de l’art royaux achéménides. Ce site constitue ainsi un témoignage exceptionnel de la civilisation perse antique.
L’un des éléments les plus marquants de Pasargades est le concept de l’ensemble royal à « quatre jardins », qui influença durablement l’architecture et l’urbanisme en Asie occidentale et devint le modèle du jardin persan.
Pasargades incarne le raffinement et la diversité culturelle de l’Empire achéménide, un empire qui s’étendait de la Méditerranée orientale et de l’Égypte jusqu’à l’Indus en Inde. Considéré comme le premier empire à respecter la diversité culturelle de ses peuples, il refléta cette ouverture dans son architecture. Pasargades, tout comme Persépolis, symbolise cette synthèse des cultures et marque le début du développement d’une architecture spécifiquement persane.
Les jardins de Pasargades
Les résultats d’une étude sur les jardins en Mésopotamie révèlent que les jardins construits à l’époque achéménide étaient conçus pour symboliser le pouvoir politique du pays. Ces jardins étaient aménagés de manière à permettre aux sujets et contribuables de percevoir la puissance de leur dirigeant.
Lorsqu’il arriva au pouvoir, Cyrus le Grand fit construire un complexe de palais et de jardins persans à Pasargades, qui reflétait la grandeur de l’Empire achéménide, tout en s’inspirant des jardins mésopotamiens. Les jardins assyriens, par exemple, étaient souvent séparés des palais ou des temples, ou parfois intégrés à ces derniers.
Les jardins de Cyrus, quant à eux, se distinguent par leurs longs porches qui entourent les jardins, et furent conçus comme une extension des palais. L’aménagement global du site comprend trois pavillons (Kushk), avec des porches qui s’étendent autour d’une enceinte rectangulaire.
En savoir plus : les jardins persans
À voir et à faire à Pasargades
L’architecture de Pasargades se distingue par la finesse de ses détails et par une impression de verticalité qui témoigne du raffinement et du savoir-faire des artisans de l’époque.
Ce site exceptionnel constitue un témoignage précieux de la grandeur de l’Empire achéménide et de l’ingéniosité de ses bâtisseurs.
Le site archéologique de Pasargades , s’étendant sur 160 hectares, abrite certaines des premières expressions de l’art et de l’architecture persans. Parmi ses monuments les plus remarquables figurent :
Tombeau de Cyrus le Grand
Le tombeau de Cyrus le Grand est un édifice en calcaire construit au sommet d’un podium à six degrés, situé dans la cité antique de Pasargades. Il mesure 13,35 mètres de long sur 12,30 mètres de large et s’élève à une hauteur de 11 mètres.
La chambre funéraire, surmontée d’un toit à double pente, mesure 3,17 mètres de long, 2,11 mètres de large et 2,11 mètres de haut. Elle comporte deux entrées étroites et allongées.
Cyrus II entame la construction de sa capitale, Pasargades, vers 546 av. J.-C., mais celle-ci reste inachevée à sa mort, survenue en 530 ou 529 av. J.-C. lors d’une bataille. Son successeur, Cambyse II, déplace ensuite la capitale de l’Empire achéménide à Suse durant son règne, qui prend fin en 522 av. J.-C.
L’architecture du tombeau de Cyrus s’inspire des ziggourats mésopotamiennes et élamites, tandis que la cella rappelle les tombes plus anciennes de l’Urartu. Il présente par ailleurs une forte ressemblance avec le tombeau d’Alyatte II, père du roi lydien Crésus, bien que ce lien ne fasse pas consensus parmi les historiens. De manière générale, l’art et l’architecture de Pasargades illustrent la synthèse perse de plusieurs traditions, intégrant des influences de l’Élam, de Babylone, d’Assyrie et d’Égypte antique, ainsi que des éléments inspirés de l’Anatolie.
Comme l’ensemble du site de Pasargades, le mausolée de Cyrus est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoignant de l’importance historique et architecturale de cet héritage achéménide.
Cyrus étendit son empire en conquérant de grandes parties du Moyen-Orient, de l’Asie centrale et de l’Asie Mineure. Selon certaines traditions et documents historiques, sa mort survint après environ 30 ans de règne, lors d’une bataille contre la tribu des Massagètes. Après sa défaite, son corps fut transféré à Pasargades, où il fut inhumé. Bien qu’il soit difficile de dater précisément la construction de son tombeau, il est probable que celui-ci ait été érigé de son vivant. Selon plusieurs récits, c’est Cyrus lui-même qui ordonna la construction de son mausolée, qui fut édifié entre le jardin et le palais de Pasargades, un emplacement symbolique en lien avec l’importance de la capitale et de la royauté perses.
Caravansérail Mozzaffarid
Le caravansérail Mozaffaride, ou auberge Mozaffaride, se trouve à environ 100 mètres au nord du tombeau de Cyrus le Grand. Il a été construit avec des pierres provenant des monuments achéménides de Pasargades. Le plan du bâtiment est rectangulaire, mesurant 45,20 x 40,30 mètres, et une série de salles s’organisent autour d’une cour de 18,50 x 16,50 mètres.
Ce monument a été édifié sous le règne de Shah Shoj’a (1358-1374 ap. J.-C.), l’un des dirigeants les plus célèbres de la dynastie Mozaffaride à Fars, qui était également un mécène et un grand admirateur du poète iranien Hafez.
Certains archéologues estiment que ce bâtiment était à l’origine une école religieuse ou une madrasa, devenue plus tard un centre religieux voisin du mausolée de la Mère de Salomon (c’est-à-dire le mausolée de Cyrus), après la construction de la mosquée autour du tombeau. Il a été désaffecté plus tard, probablement à la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle, et transformé en caravansérail.
Caravansérail Mozzaffari, Pasargades, Fars
Palais privé de Cyrus le Grand
Le Palais privé de Cyrus présente un plan similaire à celui des autres palais de Pasargades, avec une grande salle centrale à colonnes, accessible par des portes en pierre disposées sur les quatre murs. Toutefois, seuls les côtés ouest et est (droite et gauche) sont bordés de portiques.
Le toit bas de cette salle et la disposition de nombreuses colonnes, organisées en cinq rangées de six, ont été conçus pour offrir une atmosphère plus intime que celle que l’on retrouve dans les grandes salles des autres palais.
Ce palais résidentiel a été construit entre 535 et 530 av. J.-C. sous le règne de Cyrus le Grand.
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Palais d’audience
Le palais d’audience est une salle hypostyle, entourée de portiques. Les montants des portes sont décorés de créatures fantastiques dans un style assyrien, dont il ne reste que la partie inférieure : l’une des portes représente un génie-poisson suivi d’un homme-taureau.
Sur un des jambages de la porte d’entrée, un relief représente un génie ailé : un homme pourvu de quatre ailes, dans un style assyrien, vêtu d’un costume de type élamite et coiffé d’une couronne égyptienne constituée de trois plumes surmontant des disques solaires, accompagnée de deux cornes de bélier.
Tour de Pierre à Pasargades
La Tour de Pierre, ou Ka’ba, est une structure de quatorze mètres de haut, dont la façade d’entrée est encore en grande partie intacte. Elle est presque entièrement construite à partir de dalles finement taillées en calcaire blanc, à l’exception notable de trois rangées de fenêtres en calcaire sombre.
L’emplacement de ces fenêtres ne semble pas correspondre au plan intérieur du bâtiment, qui était constitué d’une seule pièce, élevée à près de huit mètres de maçonnerie solide.
La fonction exacte de cette tour reste incertaine, mais il est souvent suggéré qu’elle pourrait avoir été un temple du feu, la tombe de Cyrus Ier, un trésor ou encore une tour d’investiture.
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Tol-e Takht
Sur une colline dominant le site, une imposante muraille cyclopéenne soutenait probablement la terrasse d’un palais-citadelle, dont il ne reste aujourd’hui aucune trace visible.
Cette grande plate-forme de terrasse fortifiée, construite en calcaire et utilisant de gros blocs de pierre réguliers, était située à la limite nord de Pasargades. La technique d’assemblage employée, appelée anathyrose, était connue en Asie Mineure au VIe siècle.
La première phase de construction a été réalisée par Cyrus le Grand, mais s’est arrêtée à sa mort en 530 av. J.-C. La deuxième phase fut entreprise sous le règne de Darius le Grand (522-486 av. J.-C.), et elle fit appel à la construction en briques de terre crue.
Impact Culturel et Historique de Pasargades
Même après son déclin en tant que centre politique, Pasargades a conservé son importance dans l’histoire perse et mondiale. Ses avancées architecturales ont influencé les villes perses ultérieures, notamment Persépolis et Suse. De plus, ce site a inspiré historiens, archéologues et architectes étudiant l’urbanisme ancien et le pouvoir impérial.
En 2004, Pasargades a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en raison de sa valeur universelle exceptionnelle. Des efforts de conservation ont été entrepris pour protéger le site des menaces naturelles et humaines, garantissant ainsi que les générations futures puissent apprécier sa splendeur historique.
A Lire: Guide complet de Persepolis
Pour vous rendre à Chiraz, en Iran, il existe plusieurs options selon votre lieu de départ. Voici les principales options de transport :
En avion :
Vol international : Si vous venez d’un autre pays, vous devrez probablement prendre un vol international vers l’Iran. L’aéroport international de Chiraz est l’Aéroport international de Shiraz (SHA). Il est bien desservi par des vols provenant de grandes villes mondiales comme Istanbul, Dubaï, Doha, etc.
Vol intérieur : Si vous êtes déjà en Iran, vous pouvez prendre un vol domestique depuis Téhéran (l’aéroport Imam Khomeini ou Mehrabad) ou d’autres grandes villes iraniennes vers l’aéroport de Chiraz.
En bus :
Il existe des bus qui relient Chiraz à d’autres grandes villes iraniennes comme Téhéran, Ispahan, ou Yazd. Vous pouvez prendre un bus de nuit ou de jour, selon votre préférence.
En train :
Vous pouvez prendre un train depuis Téhéran ou d’autres grandes villes vers Chiraz. Le train est une option confortable et assez populaire, bien que le trajet puisse être plus long que d’autres moyens de transport.
En voiture :
Si vous préférez conduire, vous pouvez louer une voiture et prendre l’une des routes principales pour vous rendre à Chiraz. Le trajet depuis Téhéran, par exemple, prend environ 10 heures en voiture.
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