Kerman est la plus grande et la plus importante province du sud-est de l’Iran, reconnue pour son histoire millénaire, son riche héritage culturel, ainsi que ses célèbres tapis artisanaux. En tant que principal producteur de tapis en Iran et un grand exportateur de pistaches, Kerman joue un rôle majeur dans l’économie du pays.

Cette ville fascinante regorge de trésors historiques et naturels. Que vous soyez passionné d’histoire, d’architecture, de nature ou de cuisine, Kerman saura captiver votre attention. Son atmosphère unique, son patrimoine authentique et ses paysages désertiques en font une destination incontournable pour ceux qui souhaitent découvrir une Iran moins fréquentée mais tout aussi fascinante.

jardin shazde kermanJardin de Shazde, Kerman

Kerman est un carrefour stratégique reliant les grandes villes iraniennes comme Yazd, Shiraz et Zahedan. Fondée au 3ème siècle avant J.-C., Kerman est un témoignage vivant de la persévérance de l’histoire perse. Grâce à son emplacement, la ville a longtemps joué un rôle commercial important, notamment dans le commerce de la soie et des épices.

Aujourd’hui, Kerman est un centre culturel et économique de la région. Sa position géographique en fait également une porte d’entrée vers des paysages désertiques à couper le souffle, avec une chaleur qui varie de manière extrême entre l’été et l’hiver.

 

Climat de Kerman

Kerman, capitale de la province du même nom, est une ville du plateau iranien, entourée par le désert de Lut. La province de Kerman bénéficie d’un climat particulièrement variable en raison de sa situation géographique. En été, les températures peuvent être extrêmement élevées, tandis qu’en hiver, elles peuvent chuter de manière significative, notamment dans les zones montagneuses. En général, la température moyenne de la région se situe entre 20 °C et 25 °C de mars à juin, ce qui en fait la période idéale pour visiter la province.

Kerman se trouve au cœur des chaînes de montagnes centrales de l’Iran, qui s’étendent depuis les hauteurs volcaniques de l’Azerbaïdjan, traversent le plateau central iranien, et se prolongent jusqu’au Balouchestan. Ces montagnes ont contribué à créer des plaines étendues et des paysages diversifiés à travers la région. Le Mont Hezar, qui culmine à 4465 mètres d’altitude, est le sommet le plus élevé de la province et offre une vue imprenable sur les alentours.

Cette diversité géographique et climatique rend Kerman particulièrement intéressante pour les amateurs de nature et d’aventure, tout en offrant un climat plus doux durant les mois printaniers et automnaux, propices à la découverte de la région.

 

Que faire et voir à Kerman ?

Kerman fait partie des provinces iraniennes qui ont su préserver soigneusement leur patrimoine national. On y trouve encore de nombreux caravansérails, citernes, hammams, souks et des ruelles anciennes qui ont résisté au passage du temps pour parvenir jusqu’à notre XXIe siècle. Aujourd’hui, en visitant Kerman, on découvre les traces de ces époques lointaines qui s’entrelacent avec la vie quotidienne des habitants. En effet, le peuple kermani reste profondément attaché aux rituels et aux principes folkloriques et ethniques de sa région. Dans presque tous les ouvrages historiques consacrés à cette contrée, on évoque l’hospitalité, la convivialité et l’altruisme des habitants de Kerman. Ils sont également réputés pour leur sens de la foi et leur patriotisme.

La Place et Bazar de Ganjali Khan

La place Ganjali Khan est l’un des sites historiques les plus emblématiques de Kerman. Située en plein cœur de la ville, cette place datant de l’époque Safavide est un véritable chef-d’œuvre de l’architecture persane. Elle a été construite au début du XVIIe siècle sous le règne du gouverneur Ganjali Khan, dont elle porte le nom.

Ce complexe architectural comprend plusieurs bâtiments remarquables, tels qu’un caravansérail, un hammam, une mosquée et un bazar couvert. La place elle-même est un espace vaste et élégant, entouré de monuments qui témoignent de la grandeur de cette époque. Le caravansérail, avec ses arcades imposantes et ses chambres bien conservées, servait autrefois de lieu d’hébergement pour les voyageurs. Le hammam, un exemple parfait de l’architecture des bains persans, est également bien préservé et est ouvert au public.

Le bazar de Ganjali Khan, qui s’étend autour de la place, est l’un des plus anciens de Kerman. Il offre une expérience unique aux visiteurs, avec ses étals colorés vendant des tapis, des épices, des textiles et des objets d’artisanat locaux. L’architecture de la place, avec ses détails décoratifs et ses mosaïques, est un bel exemple de l’ingéniosité architecturale persane, alliant à la fois beauté et fonctionnalité.

La place Ganjali Khan est un lieu incontournable pour quiconque souhaite découvrir l’histoire et la culture de Kerman et de l’Iran, tout en s’imprégnant de l’atmosphère authentique d’une époque révolue.

place ganjalikhanla place ganjalikhan, Kerman

La Mosquée Jameh

La Mosquée Jameh de Kerman est un bel exemple de l’architecture islamique perse. Datant du 14e siècle, la mosquée présente des mosaïques et des carreaux de faïence qui décorent ses murs et son minaret. C’est un lieu de prière mais aussi un site où l’histoire et la beauté se rencontrent.

 

Moushtaquieh (Machtâqiyeh)

Moushtaquieh est un site historique et architectural important situé à Kerman. Ce lieu, qui a été construit au cours de la dynastie Safavide, est surtout connu pour sa mosquée et son complexe associé. Le nom « Moushtaquieh » provient de son fondateur, un personnage historique notable de la période Safavide, et il est un exemple frappant de l’architecture de l’époque.

Le complexe Moushtaquieh abrite une grande mosquée, un bassin central, et d’autres structures comme des madrasas (écoles religieuses) et des caravansérails. Ce site est caractérisé par son design harmonieux et ses éléments architecturaux typiques de l’époque, tels que ses arcades, ses dômes imposants et ses décorations en faïence colorée. La mosquée de Moushtaquieh se distingue par ses grandes proportions et son ambiance spirituelle, offrant un cadre de sérénité et de recueillement pour les visiteurs.

Situé dans un quartier traditionnel de Kerman, le site attire les voyageurs intéressés par l’histoire de la région ainsi que ceux qui souhaitent découvrir les techniques de construction et les styles décoratifs caractéristiques de l’architecture persane classique.

Moushtaquieh kerman

Moushtaquieh est un lieu idéal pour les amateurs de patrimoine historique et religieux, qui peuvent y admirer non seulement l’ingéniosité architecturale, mais aussi l’héritage culturel de Kerman à travers les siècles.

 

Le Dôme de Jabalieh (Gonbad-e Jabalieh)

Le Dôme de Jabalieh est l’un des monuments les plus fascinants de Kerman, situé en dehors du centre-ville, à environ 2 kilomètres de la place principale. Cet édifice antique remonte à l’époque pré-islamique, et sa construction reste un mystère pour les historiens et les archéologues. Le Dôme de Jabalieh est réputé pour son architecture unique et son importance historique.

Il est souvent considéré comme l’un des plus anciens exemples d’architecture islamique de la région, bien que certaines théories suggèrent qu’il pourrait avoir été construit avant l’islam, peut-être à l’époque sassanide, en tant que mausolée ou tour de guet. Ce bâtiment de forme octogonale est couronné d’un dôme imposant, ce qui en fait un symbole architectural remarquable. Sa structure en briques et pierres est impressionnante, et l’intérieur, bien que sobre, offre une atmosphère mystique.

Le Dôme de Jabalieh est aussi un excellent exemple de l’ingéniosité architecturale persane, avec sa grande coupole et ses murs épais permettant de réguler la température intérieure, particulièrement importante dans les régions désertiques comme celle de Kerman. Le bâtiment est entouré d’un jardin, offrant un cadre paisible pour les visiteurs souhaitant explorer ce site historique.

 

Les incontournables de Kerman

Kerman est entourée de paysages naturels fascinants. Si vous aimez le désert, la région autour de Kerman offre des possibilités de randonnée dans le désert de Lut, un site naturel également classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. La région est connue pour ses formations rocheuses spectaculaires, ses dunes de sable et ses températures extrêmes. Une excursion dans le désert est une expérience inoubliable pour les voyageurs en quête de tranquillité et de paysages à couper le souffle.

 

Le Jardin du Prince (Bagh-e Shahzadeh)

Le Jardin de Shahzadeh est l’un des plus beaux jardins historiques d’Iran. Il est situé près du tombeau de Shah Nematollah Vali, dans la ville de Mahan, à 20 km de Kerman. L’une des caractéristiques les plus remarquables de ce jardin est son emplacement, en plein cœur du désert.

Au temps des Qajars, un célèbre architecte de Yazd, Nasser al-Dawlah, conçut et construisit ce jardin à proximité du manoir de Mahan. Le jardin abrite de nombreux arbres fruitiers, et devant le manoir se trouvent des bassins et des fontaines dont l’eau provient de la rivière Tigran.

Le complexe se divise en deux parties, Est et Ouest, sur une surface de près de 3,5 hectares. Le Jardin du Prince de Mahan est inscrit depuis 1974 au patrimoine national et a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2011.

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jardin shazde, kermanLe jardin du prince, Mahan, Iran

Tombeau de Shah Nematollah Vali

Le tombeau de célèbre philosophe et Soufi, Shah Nematollah Vali, est située à Mahan. Ce bâtiment est un chef-d’œuvre de l’architecture des 6 derniers siècles. Il associe une architecture spéciale, un jardin agréable et une limpidité mystique. Un des espaces les plus célèbres de ce complexe est celui de la salle d’isolement : Chelleh Neshin, qui est un type de méditation utilisé pour l’isolement et les voyages spirituels. Ce complexe dispose de deux portes d’entrée, de petites et de grandes salles, d’un monument, de 4 minarets carrelés, de 2 portiques et de 4 mètres. Le noyau principal de ce bâtiment est formé par la tombe avec une belle coupole. Le plus ancien d’entre eux est le dôme d’une maison où se trouve le coffre-fort de Shah Nematollah Vali. La plupart des autres bâtiments ont trait à l’ère Safavide avec quelques ajouts pendant la dynastie des Qâdjârs.

dome de shah nematollah valiCouple de tombeau de Shah Nematollah Vali, Mahan, Kerman

Citadelle de Rayen

La Citadelle de Rayen, située à 120 km au sud de Kerman, est construite en briques de terre crue et couvre une superficie de 2 000 m². Elle est considérée comme le plus grand édifice en briques crues du monde après la citadelle de Bam. Cette citadelle, qui ressemble beaucoup à celle de Bam, se dresse au sommet d’une colline, près du sommet du mont Hazar. Sa présence témoigne de l’existence de la ville de Râyen avant l’ère islamique, et elle daterait de l’époque sassanide. D’autres citadelles encore plus anciennes existaient dans la région, mais elles ont été détruites au fil des siècles par des catastrophes naturelles.

Citadelle de Rayen KermanCitadelle de Rayen, Kerman province, Iran

Arg-e Bam (Citadelle de Bam)

La ville de Bam, fondée dès le XIXe siècle, est alimentée par des qanâts et est réputée dans tout le pays pour sa palmeraie et ses cultures de dattes, de citrons, d’oranges et de mandarines. Bam est surtout connue pour coexister avec l’antique citadelle de Bam, une extraordinaire cité de briques crues et de pisé.

Située à la croisée des routes reliant le sud-ouest de l’Iran aux provinces du Sistan et Baloutchistan, ainsi qu’à l’Afghanistan, l’ancienne Bam fut sans doute fondée à l’époque parthe, au début de notre ère, sur l’emplacement probable d’un fort achéménide. Relais de la route des épices entre l’Inde, l’océan Indien, la mer d’Oman et le golfe Persique, la ville exportait des dattes, des cotonnades et des turbans.

Bien que Bam ait été régulièrement réaménagée et restaurée au fil du temps, de nombreux édifices, dans leur forme actuelle, remontent à l’époque safavide (1501-1732). La ville fut conquise par une tribu afghane en 1719, avant d’être reprise par Nâder Shâh. En 1795, le premier roi qâdjâr, Aqâ Muhammad, captura le dernier membre de la dynastie Zand et massacra 600 de ses partisans. Progressivement désertée au XIXe siècle, la ville a été restaurée à plusieurs reprises.

Longue de près de 1800 mètres et ponctuée de 38 tours, l’enceinte crénelée qui entoure la ville a été fondée à l’époque préislamique, mais a été transformée par la suite. Juste après l’entrée, le bazar principal, datant de l’époque safavide, s’étend en direction de la citadelle. En allant vers la droite, à l’est, on découvre, après un dédale de rues et de ruines, une mosquée du Vendredi fondée au IXe siècle et remaniée plus tard.

La citadelle de Bam a été en grande partie détruite (à 80 %) par le tremblement de terre de 2003.

Citadelle de Bam kerman
Citadelle de Bam avant de tremblement de terre, Kerman

Le désert de Lut (Dasht-e Lut)

Le désert de Lut, ou Dasht-e Lut, se situe dans le sud-est de la province de Kerman. Entre juin et octobre, cette région subtropicale aride est balayée par des vents violents qui transportent des sédiments et provoquent une érosion éolienne à une échelle colossale. En conséquence, le site présente certains des exemples les plus spectaculaires de reliefs éoliens, notamment des yardangs (massives crêtes ondulées). Il est également composé de vastes étendues de désert de pierre et de champs de dunes. Le site constitue un exemple exceptionnel des processus géologiques en cours.

Dans le Dasht-e Lut, on trouve plusieurs kalouts, des châteaux de sable en mouvement qui se forment un jour et se déplacent le lendemain. Ces formations se situent dans la région s’étendant du centre du Lut vers l’ouest, notamment à environ 40 km à l’est et au nord-est de Shahdad. Les kalouts sont le résultat d’une érosion extrême des sols et de l’eau, et s’étendent du nord-ouest au sud-est de la région. Ils couvrent une partie de la frange ouest du désert de Lut, avec une longueur moyenne de 145 km. Cette zone désertique est caractérisée par une végétation rare.

Outre les kalouts, la région est également riche en autres attractions naturelles. À l’est de Kerman, dans la partie la plus basse du désert de Lut, se trouve une mine de sel appelée « Gowd-e Namak« , située dans la région occidentale des kalouts. À cet endroit, l’altitude n’est que de 56 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui en fait la zone la plus basse d’Iran. Ce site est non seulement l’un des endroits les plus chauds du pays, mais il détient également le titre de l’endroit le plus chaud de la planète, connu sous le nom de « Gandom Beryan » (grain rôti). Les températures dans le désert de Lut peuvent dépasser les 70 °C à l’ombre, ce qui en fait un lieu encore plus chaud que la Vallée de la Mort.

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Quand visiter Kerman ?

La meilleure période pour visiter Kerman est pendant les mois de printemps (mars à mai) et d’automne (septembre à novembre). Pendant ces périodes, le climat est plus doux, ce qui rend la découverte de la ville et de ses environs plus agréable. L’été à Kerman peut être extrêmement chaud, avec des températures dépassant les 40°C, tandis que l’hiver est plus froid et plus sec.

Kerman est bien desservie par des bus et des trains reliant les grandes villes iraniennes. Vous pouvez aussi y arriver en avion, l’aéroport international de Kerman étant situé à 7 km de la ville.

e meilleur moment pour visiter Tabriz est pendant le printemps (mars à mai) et l’automne (septembre à novembre), lorsque les températures sont agréables et que la ville est à son plus beau. L’été peut être très chaud, avec des températures pouvant atteindre 40°C.