L’Iran, berceau de civilisations anciennes, abrite de nombreux sites archéologiques exceptionnels. Parmi eux, Suse (Shush) et Chogha Zanbil figurent parmi les plus remarquables, témoignant de la grandeur des civilisations élamite et achéménide.
Suse, située dans la province du Khuzestan, est l’une des plus anciennes villes du monde, avec une histoire remontant à plus de 6000 ans. Elle fut la capitale de l’empire élamite avant de devenir un centre important sous les Achéménides et les Sassanides. Suse est mentionnée dans plusieurs textes anciens, notamment dans la Bible et les inscriptions perses.
Suse : Une Ville Historique et Millénaire
Suse, l’une des plus anciennes civilisations, fut fondée au début du IVe millénaire av. J.-C. et demeura un centre important jusqu’à son déclin au XIIIe siècle. Tout au long de son histoire, elle a connu de nombreuses dominations, parmi lesquelles les proto-élamites, les Élamites, les Achéménides, les Parthes, les Sassanides et les Musulmans. Cependant, c’est en tant que capitale de l’Élam, durant le Ier et le IIe millénaire av. J.-C., qu’elle joua son rôle le plus significatif.
Les fouilles archéologiques ont mis au jour des palais majestueux, des temples et de nombreuses tablettes cunéiformes, offrant un précieux témoignage sur l’administration et la culture de l’époque. Parmi ces vestiges remarquables, le palais de Darius Ier, édifié au VIe siècle av. J.-C., illustre avec éclat la splendeur de l’architecture achéménide.
Histoire de Suse
Suse est l’une des plus anciennes civilisations du monde. Fondée au début du IVe millénaire av. J.-C., elle resta un centre majeur jusqu’à son abandon au XIIIe siècle. Au cours de son histoire, elle connut diverses dominations, notamment celles des Proto-Élamites, des Élamites, des Achéménides, des Parthes, des Sassanides et des Musulmans. Cependant, c’est en tant que capitale de l’Élam, durant le Ier et le IIe millénaire av. J.-C., qu’elle joua son rôle le plus significatif.
Dès l’époque d’Uruk, une ville mésopotamienne servant de référence chronologique, Suse subit l’influence de la Mésopotamie. Elle adopte alors des pratiques telles que l’usage du sceau-cylindre, une céramique produite en série et un système de notation des nombres (milieu du IVe millénaire av. J.-C.). D’abord simple village, elle évolue progressivement pour devenir une véritable ville à la fin de ce même millénaire.
Entre 3100 et 2600 av. J.-C., la comptabilité se généralise et la culture susienne s’éloigne progressivement de l’influence mésopotamienne pour adopter des caractéristiques proto-élamites, visibles notamment dans l’architecture, la céramique et la glyptique. C’est à cette période qu’apparaît une écriture dite proto-élamite, encore indéchiffrée à ce jour. Les Élamites adopteront plus tard l’écriture cunéiforme.
Vers le milieu du IIIe millénaire av. J.-C., Suse est intégrée au royaume d‘Akkad, en Mésopotamie, et repasse sous l’influence culturelle mésopotamienne, poursuivant ainsi son évolution au carrefour de plusieurs civilisations majeures de l’Antiquité.
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Suse regorge de sites historiques fascinants qui attirent les amateurs d’histoire et d’archéologie du monde entier. Voici quelques lieux emblématiques à ne pas manquer :
1Le Palais de Darius Ier à Suse
Le Palais de Darius Ier, situé à Suse, est l’un des monuments les plus emblématiques de l’Empire achéménide. Construit au VIe siècle av. J.-C. sur ordre de Darius Ier, ce palais illustre la grandeur et le raffinement de l’architecture perse antique. Inspiré du modèle de Persépolis, il servait de résidence royale et de centre administratif pour le souverain lorsqu’il séjournait dans la région.
L’édifice était composé de vastes salles à colonnes, de cours intérieures et de riches décorations sculptées. Ses colonnes majestueuses, ornées de chapiteaux en forme de taureaux et de griffons, témoignent du savoir-faire exceptionnel des artisans de l’époque. Les bas-reliefs, finement gravés, représentaient des scènes de la vie de cour, des processions et des symboles de pouvoir, soulignant l’importance politique et culturelle de Suse au sein de l’Empire achéménide.
Palais Apadana, suse
Le palais était également agrémenté de panneaux de briques émaillées aux motifs colorés, dont certains fragments sont aujourd’hui exposés au musée du Louvre à Paris. Ces ornements, représentant des archers perses et des figures mythologiques, démontrent la maîtrise artistique des Achéménides et leur goût pour le luxe.
Bien que partiellement en ruines, le site du Palais de Darius Ier reste un témoignage fascinant de la grandeur perse. Il constitue un lieu incontournable pour les passionnés d’histoire et d’archéologie, offrant une plongée unique dans l’âge d’or de l’Empire achéménide.
2Le Musée de Suse
Le Musée de Suse est un lieu incontournable pour découvrir l’histoire fascinante de cette cité millénaire. Situé à proximité des vestiges archéologiques, il abrite une impressionnante collection d’objets mis au jour lors des fouilles menées dans la région. Ces découvertes témoignent de l’importance de Suse à travers les âges, depuis la civilisation élamite jusqu’à l’ère achéménide et au-delà.
Parmi les pièces les plus remarquables du musée, on trouve des statues finement sculptées, représentant des divinités et des figures royales, ainsi que des tablettes cunéiformes qui permettent d’en apprendre davantage sur l’administration et la vie quotidienne des anciennes civilisations. Le musée expose également une riche collection de céramiques élamites et achéménides, dont certaines portent encore des motifs et inscriptions d’une grande finesse.
Les visiteurs peuvent aussi admirer des bas-reliefs, des armes, des bijoux et des éléments architecturaux provenant des palais et temples de Suse, illustrant le raffinement artistique et l’évolution des styles décoratifs au fil des siècles. Une section du musée est dédiée aux célèbres briques émaillées, notamment celles qui ornaient le Palais de Darius Ier, et qui représentent des archers perses et des motifs mythologiques.
3L’Acropole de Suse
L’Acropole de Suse est un site archéologique majeur qui domine la ville antique de Suse, en Iran. Située sur une colline artificielle, elle fut occupée pendant plusieurs millénaires et témoigne de l’évolution des civilisations qui s’y sont succédé, des Élamites aux Achéménides, en passant par les Parthes et les Sassanides. Les fouilles menées sur le site ont révélé d’importants vestiges, notamment des temples, des palais et des fortifications, illustrant la richesse culturelle et architecturale de l’époque. Au XIXe siècle, les archéologues français, sous la direction de Jacques de Morgan, construisirent une forteresse en briques crues sur l’Acropole pour protéger leurs découvertes, un édifice qui existe encore aujourd’hui et abrite des objets issus des fouilles. Ce site emblématique offre un aperçu fascinant de l’histoire millénaire de Suse et de son rôle stratégique dans le développement des civilisations du Proche-Orient ancien.
4Le Tombeau de Daniel
Le Tombeau de Daniel, situé à Suse, en Iran, est un site sacré vénéré tant par les Juifs, les chrétiens que les musulmans. Selon la tradition, Daniel aurait vécu à Suse et y aurait été inhumé après sa mort. Son mausolée, reconnaissable à son dôme conique en briques blanches, attire de nombreux pèlerins venus rendre hommage au prophète. À l’intérieur du sanctuaire, une tombe recouverte de tissus richement décorés marque l’emplacement supposé de sa sépulture. Au fil des siècles, le tombeau a été rénové et agrandi, devenant un lieu de mémoire et de spiritualité où l’on perpétue la vénération de cet homme de foi et de sagesse.
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Le prophète Daniel est une figure majeure de la tradition judéo-chrétienne et islamique. Il aurait vécu au VIe siècle av. J.-C., pendant l’exil des Juifs à Babylone, sous le règne de plusieurs souverains, dont Nabuchodonosor II, Darius le Mède et Cyrus le Grand. Connu pour sa sagesse et sa fidélité inébranlable à Dieu, il fut interprète des rêves et visionnaire, prédisant des événements majeurs de l’histoire. Son livre biblique relate des épisodes célèbres, notamment celui où il survécut miraculeusement dans la fosse aux lions après avoir été jeté dans l’arène pour sa foi. Il est également réputé pour ses prophéties annonçant la venue de royaumes et la fin des temps, ce qui lui confère un rôle fondamental dans l’eschatologie biblique.
5Chogha Zanbil
Situé à environ 40 km de Suse, Chogha Zanbil est l’un des plus impressionnants vestiges de la civilisation élamite et une des rares ziggourats encore visibles en dehors de la Mésopotamie. Construit au XIIIe siècle av. J.-C. par le roi Untash-Napirisha, ce temple monumental était dédié à Inshushinak, le dieu protecteur de Suse.
Une Ziggurat Monumentale
Chogha Zanbil est une ziggurat à terrasses de forme pyramidale, initialement composée de plusieurs niveaux, dont certains ont aujourd’hui disparu. Son architecture impressionnante repose sur des briques cuites gravées d’inscriptions cunéiformes, témoignant de l’importance religieuse et culturelle de ce site. Avec la ziggurat d’Ur en Irak, elle figure parmi les mieux préservées du Proche-Orient ancien.
Construit dans une steppe semi-désertique, Chogha Zanbil faisait partie d’une cité sacrée, conçue par le roi Untash-Napirisha pour unifier le royaume d’Anshân et de Suse, fondé au début du IIe millénaire av. J.-C. Ce lieu saint, appelé Siyân-kuk, rassemblait les cultes et les divinités de toutes les provinces élamites, renforçant ainsi l’unité politique et religieuse du royaume.
Chogha Zanbil est entouré de trois enceintes concentriques délimitant différents espaces du site :
- La première enceinte, qui devait abriter une ville, resta inachevée. Plusieurs palais royaux furent construits à l’est, à proximité d’une porte monumentale appelée la « Porte Royale », donnant accès à une vaste cour. Un de ces palais servait au culte funéraire de la famille royale, dont les cendres étaient conservées dans des chambres funéraires voûtées. Les autres palais étaient des résidences royales, composées de pièces organisées autour de cours intérieures à ciel ouvert.
- La deuxième enceinte comprenait plusieurs temples dédiés à différentes divinités. À l’est, un groupe de sanctuaires était voué aux dieux Napratep, tandis qu’au nord, d’autres temples étaient consacrés à Hishmitik et au Ruhuratir.
- La troisième enceinte, située au cœur du complexe, abritait la ziggurat elle-même, entourée de plusieurs sanctuaires, dont le plus important était dédié à Ishnikarab et Kiririsha.
Un temple à l’écart du complexe était consacré à Nusku, le dieu babylonien du feu et messager d’Enlil, divinité majeure de Babylone, montrant ainsi l’influence mésopotamienne sur la religion élamite.
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Chogha znbil, Suse, Iran
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, Chogha Zanbil est l’un des plus grands témoins de la grandeur de la civilisation élamite. Son architecture imposante et ses inscriptions cunéiformes offrent aux chercheurs et visiteurs une fenêtre unique sur l’histoire et la culture de l’Iran antique. Ce site remarquable continue de fasciner les archéologues et les amateurs d’histoire, témoignant du génie architectural et religieux des Élamites.
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