L’Iran, anciennement connu sous le nom de Perse, est une terre riche en histoire, en culture et en traditions. Sa civilisation remonte à plusieurs millénaires, et elle a joué un rôle central dans le développement de l’art, de la littérature, de la philosophie et des sciences. Le pays est un carrefour où se croisent différentes cultures et influences, formant une identité unique qui se reflète dans ses pratiques quotidiennes, ses coutumes, sa gastronomie, et bien plus encore. Cet article vous propose un aperçu de la culture iranienne, en explorant ses principaux aspects.

arash kamangirArash Kamangir, le héros mythique d’Iran

La culture iranienne est un mélange de l’ancienne culture préislamique et de la culture islamique. Elle a longtemps été prédominante au Moyen-Orient et en Asie centrale, le persan étant considéré comme la langue des intellectuels pendant la majeure partie du deuxième millénaire, ainsi que comme la langue de la religion et de la population auparavant.

 

L’Histoire et l’Héritage Culturel

L’Iran possède une histoire qui s’étend sur plus de 2500 ans. Les civilisations antiques, telles que l’Empire Achéménide fondé par Cyrus le Grand, ont laissé un héritage inestimable. La Perse antique a vu l’essor de nombreuses dynasties puissantes qui ont façonné non seulement la région mais aussi le monde. Des sites emblématiques comme Persépolis, capitale de l’Empire achéménide, témoignent de la grandeur de cette époque.

Au fil des siècles, l’Iran a connu plusieurs dynasties, telles que les Sassanides, les Safavides, et plus récemment la Pahlavi, chacune apportant ses propres contributions à la culture et aux arts. L’Iran a été un carrefour entre l’Est et l’Ouest et la route de la soie, influencé par des civilisations comme les Grecs, les Romains, les Arabes, et les Mongols, mais aussi ayant une influence considérable sur d’autres cultures voisines.

L’ère sassanide était une période historique importante et influente en Iran, dans la mesure où la culture iranienne influençait considérablement la Chine, l’Inde et la civilisation romaine, l’Europe occidentale et l’Afrique. Cette influence a été transmise au monde islamique. Une grande partie de ce que l’on appellera plus tard l’apprentissage islamique, comme la philologie, la littérature, la jurisprudence, la philosophie, la médecine, l’architecture et les sciences s’appuient sur certaines pratiques empruntées des Perses sassanides au monde musulman dans son ensemble.

Après l’islamisation de l’Iran, les rituels islamiques ont pénétré dans la culture iranienne. Le plus remarquable d’entre eux est la commémoration de Husayn ibn Ali. Chaque année, le jour d’ Ashura, la plupart des Iraniens participent au deuil des martyrs de la bataille de Karbala. La vie quotidienne en Iran moderne est intimement liée à l’islam chiite et l’art, la littérature et l’architecture du pays sont un rappel permanent de sa profonde tradition nationale et d’une culture littéraire plus large.

A Lire: Hisotire d’Iran

 

La Langue et la Littérature

La langue officielle de l’Iran est le persan (ou farsi), une langue indo-européenne qui a une longue histoire littéraire. La poésie persane, en particulier, occupe une place centrale dans la culture iranienne. Des poètes légendaires comme Hafez, Rumi, Saadi, et Omar Khayyam ont marqué la littérature mondiale avec leurs œuvres. Les thèmes de l’amour, de la spiritualité, de la nature et de la philosophie sont omniprésents dans leurs écrits, et leurs poèmes sont toujours largement cités et étudiés aujourd’hui.

Les œuvres littéraires iraniennes ne se limitent pas à la poésie, la prose, et les histoires classiques, mais englobent également des genres modernes. Le roman persan contemporain, par exemple, s’inspire de la riche tradition littéraire tout en abordant des sujets sociaux et politiques actuels.

langue persan

 

Les Traditions et Célébrations

L’Iran est un pays où les traditions jouent un rôle fondamental dans la vie quotidienne. L’une des fêtes les plus emblématiques est le Nouvel An iranien, ou Nowruz, qui a lieu lors du premier jour du printemps, le 20 ou 21 mars. Cette célébration de la nature et du renouveau symbolise un retour aux racines profondes de l’identité iranienne. Les familles se rassemblent autour de la table du « Haft-Seen », un ensemble de sept éléments symboliques représentant la vie et l’abondance.

Le mois sacré de Ramadan est aussi un événement majeur, marqué par des jeûnes rigoureux suivis de célébrations communautaires lors de l’Aïd al-Fitr. Les fêtes religieuses chiites, comme l’Achoura, qui commémore le martyr de l’imam Hussein à Karbala, sont également des moments clés de la spiritualité et de la solidarité communautaire en Iran.

A lire : les religions en Iran

 

  • Cérémonies de mariage en Iran

Les mariages en Iran se déroulent en deux étapes : l’Aghd, la phase légale, et le Jashn-e Aroosi, la célébration. Lors de l’Aghd, le couple et leurs tuteurs signent le contrat de mariage, généralement chez la mariée. Ensuite, le Jashn-e Aroosi commence, une fête qui dure de 3 à 7 jours. La cérémonie se tient dans une pièce décorée, avec un tapis raffiné, souvent transmis de mère en fille, où sont disposés divers objets symboliques comme un miroir, des candélabres, des herbes et épices pour éloigner les mauvais esprits, des fruits et des sucreries pour la prospérité, ainsi qu’un brasero pour purifier le rituel. Des éléments comme des pièces d’or, un foulard de soie, du sucre broyé et un exemplaire du Livre Saint du couple viennent compléter le tableau. Bien que des tentatives aient été faites pour augmenter l’âge légal du mariage, les mariages précoces, notamment des jeunes filles, restent fréquents en Iran, malgré l’existence d’une loi interdisant les mariages avant 15 ans pour les femmes et 18 ans pour les hommes.

culetre de marriage en Iran

 

  • Rites funéraires dans la culture Iranienne

En Iran, les cérémonies de décès et d’inhumation suivent des traditions profondes et religieuses, souvent influencées par l’Islam chiite, qui est la religion dominante du pays. Lorsqu’une personne décède, le corps est généralement lavé et enveloppé dans un linceul blanc, Kafan, conformément aux rites islamiques. La famille et les proches se rassemblent pour prier, réciter des versets du Coran et exprimer leur deuil. L’enterrement a lieu dans les 24 heures suivant le décès, et le corps est enterré dans une tombe orientée vers la Mecque. Des prières collectives, appelées « Salat al-Mayyit« , sont récitées avant l’enterrement. Après l’inhumation, la famille observe souvent une période de deuil, qui peut durer plusieurs jours. Les visites de condoléances et les prières sont courantes, et les proches du défunt organisent parfois des commémorations annuelles, telles que la lecture du Coran et des prières spéciales, pour honorer sa mémoire. Le respect des rites funéraires est essentiel, non seulement pour honorer le défunt, mais aussi pour apporter réconfort aux vivants.

Les Arts et l’Architecture

L’architecture iranienne est d’une richesse exceptionnelle, combinant harmonieusement des influences anciennes et modernes. Les mosquées et les palais de l’époque safavide, comme la mosquée Shah à Ispahan, sont célèbres pour leurs dômes majestueux, leurs motifs géométriques et leurs couleurs vives. La ville de Chiraz, avec son célèbre jardin persan, est un autre exemple de la beauté des constructions et des espaces verts en Iran.

L’art de la calligraphie persane est également extrêmement respecté. La délicatesse des lettres et la fluidité des mots en font un art à part entière. Les miniatures persanes, quant à elles, sont des œuvres d’art détaillées qui racontent des histoires mythologiques, religieuses et historiques à travers des images vibrantes et détaillées.

 

  • La musique iranienne

La musique iranienne, et plus particulièrement la musique traditionnelle persane, possède une riche histoire qui remonte à plusieurs millénaires. Elle est caractérisée par une grande diversité de styles et de rythmes, influencés par les multiples cultures et civilisations qui ont traversé la région. La musique persane repose sur un système modal complexe appelé « dastgah », qui organise les différentes échelles musicales en fonction de l’émotion et de l’ambiance qu’elles véhiculent. Les instruments traditionnels tels que le « tar » (luth), le « setar » (instrument à cordes), le « kamancheh » (violon) et le « daf » (tambour) jouent un rôle central dans l’interprétation de cette musique. La poésie est également intimement liée à la musique persane, et les chants sont souvent inspirés par les œuvres de poètes classiques comme Hafez et Rumi. Bien que la musique iranienne ait évolué au fil du temps, elle continue d’être un élément fondamental de la culture iranienne, à la fois dans les cérémonies traditionnelles et dans la scène musicale contemporaine.

musique d'Iran

 

  • Le cinéma iranien

Le cinéma iranien est reconnu pour sa richesse artistique et sa profondeur émotionnelle. Depuis les années 1960, il a su se distinguer par des récits intenses et souvent poétiques qui abordent des thèmes universels tels que la condition humaine, la famille, et les conflits sociaux. Les réalisateurs iraniens, comme Abbas Kiarostami, Asghar Farhadi et Jafar Panahi, ont acquis une renommée internationale grâce à leur capacité à mêler réalisme et symbolisme. Souvent soumis à des restrictions de la censure, ces cinéastes ont développé des formes narratives subtiles et puissantes qui ont marqué le paysage cinématographique mondial. Le cinéma iranien se distingue par sa capacité à capturer des moments de vie simples mais poignants, tout en offrant une critique sociale et politique importante.

En savoir plus : Cinema Iranien

 

  • La danse persane

La danse persane a une histoire ancienne, remontant au sixième millénaire avant J.-C., avec des artefacts illustrant des danses lors de célébrations, funérailles et rituels. Au fil du temps, la danse en Iran s’est diversifiée en fonction des groupes ethniques, avec quatre catégories principales : les danses de groupe, solo, de guerre et spirituelles. Les danses de groupe, comme celles pratiquées lors de mariages ou du Nowruz, reflètent les traditions régionales. Les danses solo s’inspirent des dynasties iraniennes, tandis que les danses de guerre imitent les mouvements de combat. Enfin, les danses spirituelles, comme le « sama« , sont liées à des objectifs mystiques. La danse dédiée à Mithra, une divinité zoroastrienne, est l’une des premières formes connues.

 

La Gastronomie

La cuisine iranienne est une fusion de saveurs et d’épices qui se reflète dans la diversité de ses plats. Le riz, ou polo, constitue l’un des éléments essentiels de chaque repas. Le kebab (souvent accompagné de riz et de pain) est un plat incontournable, tout comme le fesenjan, un ragoût à base de poulet ou de canard, aux noix et à la grenade.

dizi cuisine iranienne

Les herbes fraîches, comme la menthe, le persil et le coriandre, sont largement utilisées dans les plats, apportant une fraîcheur unique à la cuisine. Le khoresht (ragoût) et les soupes comme le ash-e reshteh sont aussi populaires. Le thé est une boisson omniprésente, consommée tout au long de la journée, et les sweets tels que le baklava et les saffron ice creams sont des délices appréciés pour terminer un repas.

En savoir plus : la cuisine iranienne

 

Les Valeurs Sociales et Familiales

La famille joue un rôle central dans la société iranienne. Les liens familiaux sont très forts, et la famille élargie est souvent unie. Les parents, en particulier les mères, sont respectés, et les enfants sont élevés dans un environnement où les valeurs de respect et de solidarité sont primordiales.

La société iranienne est également marquée par des valeurs religieuses, en particulier le chiisme, qui influencent de nombreux aspects de la vie quotidienne. La pratique religieuse et les valeurs morales jouent un rôle clé dans la vie sociale, mais il existe aussi un mélange d’éléments modernes et traditionnels.

 

Rôle des femmes dans la culture iranienne

Malgré certaines restrictions depuis la révolution de 1979, les femmes iraniennes ont continué à progresser, notamment dans l’éducation et les droits humains. L’Iran affiche également le plus haut taux de scolarisation des filles au niveau primaire et un nombre croissant de femmes dans les universités et le secteur scientifique, représentant une part importante des diplômés dans les sciences et l’ingénierie.

 

Fêtes et célébrations traditionnelles

Les Iraniens célèbrent les jours suivants selon un calendrier solaire, en plus des jours religieux importants des calendriers islamiques et chiites, qui sont basés sur un calendrier lunaire.

  • Nowruz (Nouvel An iranien) – Commence le 21 mars
  • Sizdah be dar (Jour de la nature)
  • Jashn-e-Tirgan (Fête de l’eau)
  • Jashn-e-Sadeh (Fête du feu)
  • Jashn-e-Mehregan (Fête de l’automne)
  • Shab-e-Yalda (Fête de l’hiver)
  • Charshanbeh Suri

Les vacances en Iran

L’année persane commence lors de l’équinoxe de printemps : si l’équinoxe astronomique a lieu avant midi, le jour actuel est le premier jour de l’année persane. Si l’équinoxe tombe après midi, le jour suivant est considéré comme le premier jour de l’année. Le calendrier persan, qui est le calendrier officiel de l’Iran, est un calendrier solaire dont le point de départ est le même que celui du calendrier islamique. Selon le Code du travail iranien, le vendredi est le jour de repos hebdomadaire. Les heures de travail officielles du gouvernement sont du samedi au mercredi, de 8h à 16h.
Bien que la date de certaines fêtes en Iran ne soit pas fixe (en raison du système de calendrier utilisé), plusieurs des principales fêtes publiques incluent la Journée de la Nationalisation du Pétrole (20 mars), Yalda (la nuit la plus longue de l’année, 21 décembre), Nowrouz (l’équivalent iranien du Nouvel An, 20 mars), l’anniversaire du Prophète et de l’Imam Sadeq (4 juin), et la mort de l’Imam Khomeini (5 juin). D’autres fêtes incluent l’anniversaire du soulèvement contre le Shah (30 janvier), Achoura (11 février), la victoire de la Révolution islamique de 1979 (20 janvier), Sizdah-Bedar (journée de sortie publique pour clore Nowrouz, 1er avril) et la Journée de la République islamique (2 avril).

 

Sport en Iran

Le sport en Iran occupe une place importante dans la culture et la vie quotidienne, avec une forte passion pour des disciplines variées. Le football est le sport le plus populaire du pays, avec des clubs de renom comme l’Esteghlal et le Persepolis, et l’équipe nationale iranienne, surnommée les « Perses », qui a une grande base de supporters. Le volleyball, la lutte et le basketball sont également très pratiqués et suivis, avec des résultats notables sur la scène internationale. La lutte, en particulier, est un sport traditionnel et un symbole de fierté nationale, l’Iran ayant produit de nombreux champions olympiques et mondiaux. Les sports de combat, comme le taekwondo et le judo, connaissent également un grand succès. Cependant, les femmes font face à des restrictions dans la pratique de certains sports, notamment les sports d’équipe, bien qu’elles aient gagné du terrain dans des compétitions internationales, notamment en gymnastique et en athlétisme. Malgré les défis sociaux et politiques, le sport reste un vecteur de cohésion et de fierté nationale en Iran.

A Lire : Varzesh-e Bastani

culture d'Iran , sport