L’Iran, vaste pays au patrimoine millénaire, regorge de lieux spectaculaires et d’attractions touristiques. Lorsqu’on évoque le tourisme en Iran, on pense souvent aux grandes villes et à leurs sites historiques ou modernes. Pourtant, ce pays cache aussi de véritables joyaux méconnus : ses villages pittoresques.

 

villages d'Iran

Nichés entre montagnes, déserts et vallées verdoyantes, ces villages, parfois oubliés du temps, offrent une immersion authentique dans la culture persane, au cœur de paysages d’une beauté saisissante. Dans cet article, nous vous invitons à découvrir 10 des villages les plus fascinants d’Iran, à ne pas manquer si vous souhaitez explorer un autre visage du pays.

 

 

Villages d’Iran : À la découverte d’un mode de vie authentique

Toutes les grandes civilisations du monde ont vu le jour dans de modestes villages où la simplicité du mode de vie formait le socle des sociétés futures. En Iran, les villages ont toujours joué un rôle crucial dans l’histoire du pays, assurant la continuité de la vie et de l’économie des grandes villes.

Aujourd’hui encore, ces villages offrent bien plus qu’un simple retour aux sources. Ils sont des havres de paix, loin du tumulte des métropoles, où le calme règne, l’air est pur et la nature s’étend à perte de vue. Verdure, fraîcheur et silence remplacent le trafic, la pollution et le stress urbain.

Visiter les villages iraniens, c’est vivre une expérience immersive qui permet de mieux comprendre la culture, les coutumes et le mode de vie traditionnel du peuple iranien. Chaque village possède sa propre identité :

  • une architecture singulière,
  • des habitants chaleureux,
  • des paysages à couper le souffle,
  • et souvent, une culture locale profondément enracinée.

Certains de ces villages ont su préserver leur caractère traditionnel, tandis que d’autres ont évolué pour accueillir les visiteurs tout en conservant leur charme. Mais tous offrent une opportunité rare : celle de découvrir une Iran différente, intime, authentique.

 

 

Quels sont les plus beaux villages d’Iran ?

1 Kandovan – Un village troglodytique unique au monde

Kandovan est un village ancien et étonnant situé dans la province de l’Azerbaïdjan oriental, à proximité de la ville de Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran. Fort de plus de 800 ans d’histoire, ce lieu remarquable séduit les visiteurs par son charme pittoresque et son architecture hors du commun.

Ce village de montagne, peuplé d’environ 670 habitants, est célèbre pour ses habitations taillées directement dans la roche volcanique. Les maisons, en forme de cônes ou de ruches, auraient été formées partiellement par l’érosion des dépôts volcaniques issus des anciennes éruptions du mont Sahand, il y a plusieurs siècles. À l’intérieur, les habitants ont sculpté chaque pièce à même la pierre pour en faire des cuisines, des salons et des chambres, souvent ornées de vitraux colorés.

Kandovan est l’un des trois seuls villages troglodytiques de ce type dans le monde – avec ceux de la Cappadoce (Turquie) et du Nouveau-Mexique (États-Unis) – mais le seul encore habité de manière permanente. Cette particularité en fait un exemple rare et vivant d’architecture traditionnelle intégrée à un mode de vie ancestral.

Parmi les souvenirs typiques que l’on peut y acheter, le miel local occupe une place de choix, reconnu pour sa qualité et son goût authentique. Kandovan est également une destination estivale prisée, notamment pour ses pâturages verdoyants dans les monts Zagros, qui attirent les tribus nomades pendant la belle saison.

 

kandovan

Enfin, la source d’eau minérale du village constitue une autre attraction majeure. On lui attribue des propriétés curatives, en particulier pour le traitement des maladies rénales, ce qui en fait un lieu de passage autant pour les curieux que pour ceux en quête de bien-être.

 

2 Mazichal : Le village au-dessus des nuages

Dans la région de Kelardasht, au cœur de la province verdoyante de Mazandaran, sur les rives de la mer Caspienne, se niche le magnifique village de Mazichal, réputé pour ses paysages brumeux, ses forêts luxuriantes et son calme apaisant. Ce village attire les visiteurs en quête de nature préservée, loin de l’agitation des grandes villes. Situé à flanc de montagne d’Alborz, ce village temporairement habité devient une destination privilégiée pendant l’été, lorsque 50 à 60 familles viennent s’y installer de la fin juin jusqu’au début de l’automne.

Mazichal est réputé pour ses forêts denses, ses prairies fleuries et surtout, pour son point de vue exceptionnel sur l’« Océan de Nuages ». Ce phénomène naturel spectaculaire, où les nuages blancs flottent au niveau du sol et évoluent constamment, donne à la région une allure irréelle, presque magique.

 

village de mazichal

Les cabanes d’été traditionnelles des villageois, construites au milieu d’une végétation luxuriante, offrent une image paisible et onirique. Elles ne sont utilisées que durant la belle saison, ce qui contribue à préserver le caractère naturel et intact du lieu.

Au printemps, la nature reprend vie avec la floraison de primevères, violettes et autres fleurs sauvages, offrant aux visiteurs une explosion de couleurs et des souvenirs inoubliables. Mazichal est bien plus qu’un simple village : c’est un sanctuaire naturel, perché entre ciel et terre, idéal pour les amoureux de la tranquillité, de la nature et de la contemplation.

 

Meilleure période pour visiter Mazichal

Mazichal est l’une de ces régions où chaque saison a ses propres beautés. En chaque saison de l’année, vous pouvez voir un nouveau visage de cette région.
Au printemps et en été, cette zone est remplie de fleurs spéciales et d’arbres couverts de feuilles vertes et d’une nature étonnante.
En automne, vous verrez une image colorée des routes forestières et finalement vous atteindrez le village de Mazichal où, depuis les hauteurs, vous pourrez admirer un océan de nuages blancs mêlés aux couleurs jaune, orange et rouge.
Mais la meilleure période pour visiter cette région est de la deuxième moitié du printemps jusqu’à la fin de l’été, lorsque le temps se réchauffe et que vous pouvez même y camper.

 

3 Masouleh – Un village suspendu entre ciel et montagne

Situé à environ 60 km au sud-ouest de Rasht et à 32 km à l’ouest de Fuman, dans la province verdoyante du Gilan, le village de Masouleh se dresse majestueusement à 1 050 mètres d’altitude, au cœur de la chaîne de montagnes de l’Alborz.

 

village de masuleh
Village de Masouleh , province de Gilan , Iran 

Ce village historique est célèbre pour son architecture unique, parfaitement adaptée à la topographie montagneuse. Les maisons, construites à flanc de colline, s’imbriquent les unes dans les autres : le toit d’une maison sert de cour ou de passage à celle située au-dessus. Dans certains cas, les ruelles étroites du village suivent ces toits interconnectés, créant un paysage urbain en terrasses où aucun véhicule motorisé ne peut circuler, en raison des nombreuses marches et de l’étroitesse des chemins.

 

🏡 Une architecture traditionnelle ingénieuse
L’architecture actuelle de Masouleh remonte à la période Zandieh (XVIIIe siècle). Chaque maison possède généralement deux étages fonctionnels :

La partie hivernale, appelée Sumeh dans le dialecte local, est située à l’arrière de la maison. Elle comprend une petite pièce chauffée par un poêle central, utilisée pour la cuisine et la vie quotidienne pendant les mois froids. Des niches dans les murs y accueillent des ustensiles, des plats en cuivre ou en porcelaine, souvent décorés.

La partie estivale, ou contre-salle, est orientée vers l’extérieur et dotée de fenêtres en bois ornées de vitraux colorés. Ces fenêtres, aux motifs géométriques, laissent entrer la lumière tout en embellissant l’intérieur.

Certaines maisons disposent également d’une pièce construite sur le toit, appelée Burj (signifiant « tour »), utilisée pour des activités estivales ou comme espace de repos.

 

🍲 Une cuisine locale pleine de saveurs
La gastronomie de Masouleh est un autre attrait majeur pour les visiteurs. L’un des plats les plus emblématiques est le Mirza Ghasemi, un mets savoureux à base d’aubergines grillées, de tomates, d’ail et d’œufs. Ce plat typique du nord de l’Iran trouve ses origines vers 1860, et porte le nom de son créateur, Qasim Khan Vali, gouverneur de Rasht.

En savoir plus : la cuisine iranienne

 

🧵 Artisanat et souvenirs traditionnels
Le bazar de Masouleh est l’un des lieux les plus animés du village. On y trouve une grande variété de produits artisanaux et de souvenirs faits à la main, parmi lesquels :

  • Kilims (tapis tissés en poils de chèvre),
  • Jajims (tapis en laine ou coton),
  • Châles, chaussettes, gants et vêtements traditionnels,
  • Objets en bois ou en métal,
  • Poupées en fil coloré,
  • Bonbons et douceurs locales.

Masouleh est bien plus qu’un simple village de montagne : c’est un joyau architectural, culturel et naturel, suspendu entre ciel, brume et forêt. Sa beauté en toutes saisons, son hospitalité et son atmosphère intemporelle en font l’une des destinations incontournables du nord de l’Iran.

 

4 Abyaneh – Le village rouge aux racines millénaires

Situé à 87 kilomètres de la ville de Kashan, Abyaneh est l’un des villages les plus pittoresques et emblématiques d’Iran. Perché sur les pentes du mont Karkas, ce village ancien séduit les visiteurs par son charme intemporel, son climat agréable et son histoire vieille de plus de 4 000 ans.

 

village d'abyane

 

À l’époque des rois safavides, Abyaneh servait de lieu de villégiature pour les membres de la cour impériale, qui, lors de leurs séjours à Natanz pendant l’été, préféraient souvent s’installer dans ce village tranquille et verdoyant. Son nom ancien, en dialecte local, était « Viuna », composé de « Vi » (saule) et « Viuna » (bosquet de saules). Ce nom a évolué au fil des siècles en « Avianeh », puis Abyaneh.

 

🏠 Une architecture unique et authentique
L’attraction principale d’Abyaneh réside dans son architecture traditionnelle remarquable. Les maisons cubiques du village sont construites en étages, de sorte que le toit d’une habitation sert de cour à celle située au-dessus, une caractéristique typique des villages montagnards iraniens.
Les fenêtres à treillis et les portes en bois finement sculptées témoignent de l’artisanat local. Mais ce qui rend Abyaneh vraiment unique, c’est la couleur rouge foncé de ses bâtiments, due à la haute teneur en oxyde de fer du sol. Cette terre argileuse donne aux maisons une teinte ocre chaleureuse, presque flamboyante au coucher du soleil.

 

🌿 Une culture préservée
Abyaneh n’est pas seulement remarquable par ses paysages et son architecture. Le village est également reconnu pour la préservation exceptionnelle de sa culture locale :

  • Les habitants parlent encore leur dialecte ancien,
  • Ils portent des costumes traditionnels, colorés et distinctifs,
  • Ils respectent des rituels séculaires, transmis de génération en génération.

Abyaneh est bien plus qu’un simple village historique : c’est un véritable musée vivant, où le temps semble s’être arrêté. Une visite à Abyaneh, c’est un voyage dans le passé, à la découverte de l’âme profonde de l’Iran.

 

5Meymand – Un village troglodytique millénaire au cœur des montagnes

L’Iran regorge de villages remarquables, chacun portant l’empreinte unique de sa région. La province de Kerman ne fait pas exception, et abrite l’un des sites les plus étonnants du pays : le village de Meymand, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Situé à 38 kilomètres de la ville de Shahr-e Babak et perché à 2 240 mètres d’altitude, ce village s’étend sur environ 420 km². Meymand est surnommé le « village rocheux », en raison des innombrables habitations creusées directement dans les montagnes environnantes.

🏡 Un habitat façonné dans la pierre
La principale caractéristique de Meymand réside dans son architecture troglodytique unique. Les habitants ont taillé leurs maisons à même la roche, sans utiliser de briques, de mortier, de bois ni même d’eau ou de terre. Ces habitats creusés à la main, parfois vieux de plusieurs millénaires, servaient de refuges contre les températures extrêmes du désert : frais en été, chauds en hiver.

Chaque maison comprend plusieurs pièces, creusées dans la paroi rocheuse, et reliées entre elles par de petits couloirs. L’architecture est à la fois rudimentaire et ingénieuse, parfaitement adaptée à l’environnement aride et montagneux de la région.

🗿 L’origine mystérieuse du nom « Meymand »
Le nom Meymand fait l’objet de diverses interprétations locales. Il serait composé des mots Mey (vin) et Mand (ivre ou resté). Selon une légende populaire, les premiers habitants auraient commencé à creuser les grottes après avoir bu du vin, dans un état d’euphorie.
D’autres interprétations plus sérieuses suggèrent que Meymand viendrait du mot Meymanat, qui signifie « bonheur » ou « prospérité », ce qui reflèterait l’importance spirituelle et symbolique du lieu pour ses habitants.

Aujourd’hui, Meymand est l’un des rares villages troglodytiques encore partiellement habités dans le monde. Il témoigne de la résilience, de l’adaptation et de la créativité des populations anciennes face aux défis du climat et de la géographie. Une visite à Meymand, c’est un voyage hors du temps, à la rencontre d’une civilisation qui a su vivre en harmonie avec la nature et la pierre.

 

village de meymand

 

Dans chaque pièce, une niche a été creusée pour y placer divers objets. Dans ce type d’architecture, les maisons sont appelées « kichehs » et se composent d’une ou deux pièces ainsi que d’une étable. Chaque maison possède une entrée commune à laquelle les pièces sont reliées. La forme et la structure des kichehs varient, tout comme leur taille. La température des pièces est toujours d’environ cinq degrés supérieure à celle de l’extérieur. Les poêles se trouvent à l’intérieur des pièces, et la couleur des plafonds et des murs est devenue noire à cause de la combustion du bois.

Il est intéressant de noter que la présence du feu et la préparation des repas dans la pièce ont créé une forme d’isolation, ce qui a prolongé la durée de vie des habitations. Les toits des pièces où le feu n’a pas été allumé depuis plusieurs années se sont détériorés. Le plus grand kicheh de Meymand fait environ quatre-vingt-dix mètres carrés, et la plupart des pièces ont une superficie d’environ douze mètres carrés.

Le mode de vie des habitants constitue une autre attraction touristique de Meymand, car l’interaction entre l’homme et la nature y est encore préservée, tout comme les traditions anciennes. De plus, les habitants du village de Meymand vivent principalement de l’agriculture et de l’élevage.

 

6 Village de Kharanagh

À 80 kilomètres de la ville de Yazd, se trouve le village ancien de Kharanagh (ou Khoranagh), un site d’une richesse historique exceptionnelle. Datant d’environ 4 500 ans, avec une histoire documentée de plus de 1 800 ans, ce village constitue l’un des patrimoines les plus précieux de l’Iran. Le plus ancien document mentionnant cette région remonte à près de 1 370 ans, sous le règne de Yazdgerd III, dernier roi de la dynastie sassanide. Il s’agit d’un rapport rédigé par un prêtre zoroastrien, qui atteste de la prospérité de Kharanagh à l’époque, notamment grâce à son rôle de halte importante pour les voyageurs, et à son caravansérail construit pour accueillir commerçants et pèlerins. Le nom ancien « Khor Anagh » signifie littéralement « le lieu de naissance du soleil », en référence à sa situation géographique propice à l’observation du lever du soleil sur le désert.

 

kharanaq

Le village de Kharanagh est divisé en deux parties distinctes : l’ancienne, aujourd’hui abandonnée, et la nouvelle, toujours habitée. La partie ancienne, surnommée la citadelle de Kharanagh, est inoccupée depuis environ trente ans, mais ses édifices en ruine fascinent les visiteurs par leur architecture en terre crue et leur charme intemporel. On y trouve des structures âgées de plus de 1 800 ans.

La partie moderne du village abrite environ 145 familles, vivant principalement de l’agriculture. Les habitants, fidèles à un mode de vie simple et rural, cultivent notamment du curcuma, des melons, du coton, du blé et de l’orge. Outre son intérêt historique, Kharanagh joue également un rôle important dans l’économie régionale grâce à l’exploitation de ses mines de fer, d’uranium, de barytine, de zinc et de granit.

Malgré sa situation en plein cœur du désert, Kharanagh est étonnamment riche en biodiversité. On y trouve des espèces animales variées telles que des guépards d’Asie, mouflons, chèvres sauvages, chats des sables, lièvres, renards, ainsi qu’une grande diversité d’oiseaux comme les perdrix, corbeaux et sternes.

 

Forteresse de Kharanagh

Située dans la partie ancienne du village, la citadelle de Kharanagh est un remarquable vestige de l’époque sassanide. Construite entièrement en briques d’argile et de boue, elle couvre une surface d’environ un hectare. Cette forteresse servait autrefois de zone résidentielle sécurisée. Ses maisons, parfois hautes de deux à trois étages, étaient organisées autour de ruelles étroites et sinueuses, conçues à la fois pour la défense et pour dérouter d’éventuels intrus.
La citadelle est dotée de six tours de guet, stratégiquement placées pour protéger les habitants. L’une des ruelles les plus célèbres de ce labyrinthe défensif est appelée « l’Allée du Loup ». Ce passage étroit et tortueux était utilisé comme piège contre les bandits, qui s’y retrouvaient bloqués et exposés aux embuscades des gardes du village.

A lire : Les plus belles forteresses d’Iran

 

Le caravansérail de Kharanagh

Non loin de la citadelle se trouve le caravansérail historique de Kharanagh, magnifiquement restauré. Cet ancien relais de voyageurs offre aujourd’hui la possibilité de passer la nuit dans un cadre authentique, au cœur du désert iranien. Séjourner ici permet non seulement de découvrir l’hospitalité traditionnelle de la région, mais aussi d’admirer l’un des ciels étoilés les plus spectaculaires d’Iran, loin de toute pollution lumineuse.

 

7 Village de Bayazeh

Chaque année, entre la fin septembre et le début décembre, le village de Bayazeh attire de nombreux touristes curieux de découvrir un spectacle unique : la transformation du paysage en un vaste tapis blanc, dû à la saison de la récolte du coton, surnommé ici « l’or blanc ». Ce nom n’est pas exagéré, tant le coton a une importance économique majeure, comparable à celle de l’or. Bayaz est ainsi reconnu comme un centre de production de ce produit précieux. À ce titre, l’une des toutes premières usines de traitement du coton en Iran y a été construite, témoignant du rôle central de ce petit village dans l’économie locale et nationale.

 

bayazeh

Avec un peu moins de 4 000 habitants, Bayazeh ne doit pas uniquement sa renommée à ses champs de coton. Son riche patrimoine historique en fait également une destination touristique prisée. Le village abrite notamment des qanats traditionnels (canaux souterrains d’irrigation), de vieux moulins, le caravansérail Shah Abbasi, la mosquée Sabz Pooshan, le réservoir d’eau jumeau et surtout, le château de Bayaz, emblème architectural du village.

 

Château de Bayazeh

Le château de Bayazeh, situé à l’entrée du village, est l’un de ses monuments les plus impressionnants. Cette ancienne forteresse servait à défendre le village contre les invasions. Aujourd’hui, il en reste cinq tours, réparties sur deux niveaux, et certaines fondations ainsi que des colonnes d’origine sont encore bien conservées. L’âge exact de cette construction reste incertain, mais son importance historique est indéniable.
Historiquement, le village de Bayaz se trouvait sur une ancienne route caravanière empruntée par les marchands pour transporter des produits de grande valeur, comme le thé et les épices, depuis l’Inde. Cette route était connue sous le nom de « Route Royale », et Bayaz y occupait une place stratégique en tant que lieu de repos, notamment grâce à son caravansérail. Le caravansérail Shah Abbasi de Bayaz, vieux de plus de 400 ans, est un chef-d’œuvre d’architecture safavide. Selon la légende, l’architecte aurait abandonné la construction à l’annonce de la mort de Shah Abbas, laissant l’édifice inachevé. Sa surface totale dépasse les 2 000 mètres carrés.

 

Le réservoir d’eau jumeau

Autre curiosité du village : le réservoir d’eau jumeau de Bayaze. Ce monument rare est constitué de deux citernes, une grande et une plus petite, chacune surmontée d’une tour à vent (badgir), système ingénieux de ventilation traditionnel utilisé pour rafraîchir l’eau. Ce réservoir illustre parfaitement l’ingéniosité architecturale persane en matière de gestion de l’eau dans les régions désertiques.

 

8Village de Hawraman (Uraman Takht)

Hawraman, également connu sous le nom d’Uraman Takht, est un village situé dans le comté de Sarvabad, dans la province du Kurdistan, en Iran. Ce village unique est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en raison de son architecture et de ses traditions culturelles remarquables.

Niché au cœur des montagnes du Zagros, Hawraman se distingue par son architecture en terrasses, qui lui a valu le surnom de « Hezar Masouleh ». Les maisons y sont construites en pierre, empilées les unes sur les autres, sans utilisation de mortier. Le toit de chaque maison sert de cour (appelée Heyvan en langue locale) à la maison située juste au-dessus, créant ainsi une harmonie exceptionnelle avec le relief montagneux.

 

village d'uramanHawraman (Uraman), Kurdistan, Iran 

Au pied de la montagne, les habitations semblent littéralement taillées dans la roche, en parfaite symbiose avec l’environnement naturel. Un tel équilibre entre l’architecture et le paysage est extrêmement rare dans les villages traditionnels.

Parmi les traditions culturelles les plus emblématiques du village figure la célèbre cérémonie de Pir-e-Shaliar, un rituel mystique et ancestral qui attire chaque année de nombreux visiteurs et pèlerins.

 

9 Village de Palangan

Le village de Palangan est l’un des joyaux les plus spectaculaires de la province du Kurdistan, en Iran. Réputé pour son architecture en terrasses étonnante et sa nature préservée, il a été inscrit sur la liste du patrimoine culturel de l’Iran. On le surnomme parfois le « Paradis perdu » ou encore la « Masouleh du Kurdistan », en référence à son charme singulier.

À Palangan, il n’y a aucune trace de constructions modernes. Partout où le regard se pose, on découvre des maisons traditionnelles superposées, bâties en pierre, dont les toits servent de cour aux habitations situées au-dessus. Ce style architectural harmonieux épouse parfaitement le relief montagneux et témoigne d’un mode de vie ancestral encore bien vivant.

 

palanganVillage de Palangan, Kurdistan, Iran

L’une des principales attractions de Palangan réside également dans sa gastronomie locale. Avant même d’entrer dans le village, en longeant la rivière, vous trouverez des étals de truites fraîches. Il est possible d’y commander du poisson grillé, savoureux et servi avec de fines galettes de pain traditionnel.

Parmi les plats typiques, on retrouve également le doogh (boisson à base de yaourt), le shalmin, le parpuleh, le volosheh, le ghazineh, ainsi qu’un large éventail de plats végétariens qui reflètent le savoir-faire culinaire local.

Les habitants de Palangan vivent principalement de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’artisanat. À l’ouest du village, vous pourrez découvrir de magnifiques vergers, véritable fierté locale. Le blé, l’orge, les fruits comme la grenade, la pêche, l’abricot ou encore la figue, ainsi que les produits laitiers comme le babeurre (doogh) et le caillé, sont parmi les ressources les plus importantes. Sans oublier les poissons frais et le miel naturel, que vous pouvez acheter directement auprès des villageois lors de votre visite.

Enfin, ne partez pas sans emporter un souvenir de l’artisanat local, véritable trésor du village. Les femmes de Palangan, réputées pour leur savoir-faire, fabriquent de magnifiques objets artisanaux : tissages de kojin, de jajim et de vague, autant de pièces uniques qui reflètent l’âme du village et la richesse de sa culture.

 

10 Village de Sar Agha Seyed

Le village de Sar Agha Seyed est un village historique situé dans la province du Chaharmahal-et-Bakhtiari, en Iran. Niché dans les montagnes du Zagros, il est célèbre pour son architecture en terrasses unique, où le toit d’une maison sert de cour à celle située au-dessus. Ce style rappelle les villages comme Masouleh ou Hawraman. Sar Agha Seyed est habité principalement par des nomades Bakhtiaris. Le village reste isolé durant l’hiver à cause des fortes chutes de neige. Ses maisons sont construites en pierre, sans mortier, et parfaitement intégrées au paysage montagneux. Le village porte le nom d’un saint local dont le tombeau attire encore les pèlerins. L’agriculture et l’élevage y sont les principales activités. L’artisanat local et les traditions nomades y sont également bien conservés. Sar Agha Seyed est un véritable témoignage vivant de la culture montagnarde iranienne.